LE SENS DU DEVOIR

(Photo www.hayzinvor.am)

« Nous n’avons plus de paix, […] ce n’est plus un secret, et aucun expert ne le met en doute, que cette situation n’est rien d’autre qu’une guerre. […] Nous sommes en guerre et je voudrais vous demander d’utiliser le terme de « guerre » et non plus l’expression « violation du cessez-le-feu » parce que, en effet, nous ne disposons plus d’un régime de cessez-le-feu. […] L’Azerbaïdjan utilise tout l’armement existant qu’on puisse utiliser sur la ligne de front, à savoir des mortiers, des lance-grenades, et récemment des chars et des canons D-30 de 122 mm. […] »

Ce sont les propos d’Artsrun Hovhannissyan, porte-parole du ministère de la Défense d’Arménie, adressés aux journalistes le 22 décembre 2015, moins d’une semaine après une réunion à Berne entre les présidents arménien et azerbaïdjanais qui s’est terminée sans avancée concrète.

Depuis deux ans, nous assistons à un regain de tension aux frontières de l’Arménie et de l’Artsakh où les forces azéries intensifient les tirs et les tentatives d’incursion en utilisant des armes de plus en plus lourdes. En 2015, cette escalade militaire a coûté la vie à un nombre de civils arméniens et à plus de 40 soldats des forces armées d’Arménie et d’Artsakh. Au cours des derniers jours de l’année, le Premier ministre Hovik Abrahamyan, le ministre des Affaires étrangères Edouard Nalbandyan, ainsi que d’autres ministres et plusieurs parlementaires se sont rendus sur la ligne de contact pour rendre visite aux unités frontalières avancées des forces armées. Le soir du Nouvel An, le président Serge Sargsyan, accompagné du ministre de la Défense Seyran Ohanyan, s’est rendu sur une position de défense à la frontière nord-est de l’Arménie et a partagé un repas avec les soldats.

La déclaration du porte-parole du ministère de la Défense met en évidence la gravité de la situation à nos frontières et nous sensibilise au sort des soldats chargés d’assurer la sécurité du pays. La sécurité de l’Arménie et de l’Artsakh concerne tous les Arméniens et nous nous devons de soutenir les habitants des villages visés par les tirs azéris et les militaires qui défendent les terres arméniennes au prix de leur vie. N’oublions pas que les républiques d’Arménie et d’Artsakh sont les seules terres qui nous restent après le génocide.

Aujourd’hui, des milliers de familles attendent avec anxiété des nouvelles de leur fils ou père servant sur les fronts et des milliers d’autres guettent avec appréhension le jour où leurs fils seront appelés sous les drapeaux. Quant aux familles endeuillées, elles méritent une attention toute particulière. Certes, rien ne peut remplacer la perte d’un fils, d’un frère ou d’un père mais il est très important de nous montrer solidaires avec ces familles et de leur offrir tout le soutien dont elles ont besoin. Il ne s’agit pas ici de charité mais d’un devoir qui incombe à chaque Arménien(ne), indépendamment de son lieu de résidence.

En guise de solidarité avec les familles de soldats morts pour la défense de la patrie ces dernières années, l’Union Arménienne de Suisse a organisé une loterie lors de sa soirée du Nouvel An tenue au Centre arménien de Troinex. Les recettes seront versées directement à un nombre de familles dont elle dispose les coordonnées. Une très belle initiative en vue d’atténuer les difficultés du quotidien de ces familles, qui ne devraient pas être oubliées, abandonnées à leur sort!

Les dons peuvent encore être versés avec mention « Don familles de soldats » jusqu’au 15 février 2016 sur le compte de l’UAS « CH11 0024 0240 9030 22JY D »

M. S.

2017-07-31T16:13:35+02:00 15.01.16|ÉDITORIAL|

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