Après plusieurs mois de suspense, le nom du Haut-commissaire aux Affaires de la Diaspora a été dévoilé le 14 juin dernier. Il s’agit de l’ancien maire de la ville de Glendale (Etats-Unis) Zareh Sinanyan, qui a été nommé à ce poste par un décret du Premier ministre Nikol Pashinyan. Quelques jours plus tard, Sara Anjargolian a été nommée directrice du bureau du Haut-commissaire aux Affaires de la Diaspora.
Malgré l’importance que revêt la création du bureau du Haut-commissaire aux Affaires de la Diaspora, dépendant directement du Premier ministre, ces nominations n’ont occupé l’actualité arménienne que pendant une courte période laissant leur place à d’autres sujets brûlants tels la polémique autour de la Cour constitutionnelle et la réforme du système judiciaire, la situation écologique du lac Sevan, la problématique du système des transports et le nombre élevé des accidents de la circulation, etc. L’annonce, à la fin de l’année passée, de la dissolution de l’ancien ministère de la Diaspora avait fait couler beaucoup d’encre et suscité des débats passionnés dans la diaspora. La nomination de ces deux hauts-fonctionnaires issus de la diaspora, chargés de coordonner les relations entre l’Arménie et les communautés dispersées à travers le monde constitue sans doute un tournant dans l’évolution de ces relations. L’accès par Sinanyan à ce poste à grande responsabilité a été largement salué même si certains observateurs se sont montrés sceptiques quant à la capacité d’un Arménien de la diaspora américaine de comprendre les questions qui préoccupent les diasporas en France, en Turquie, en Iran ou en Russie.
Né à Erevan, Zareh Sinanyan a quitté l’Arménie en 1988 avec sa famille pour les Etats-Unis, où il a étudié l’histoire et les sciences politiques ainsi que le droit. Il a été élu maire de la ville de Glendale en Californie à deux reprises (2013 et 2017) et a quitté son poste de membre du Conseil municipal de cette ville pour entrer dans ses nouvelles fonctions en Arménie. Il parle couramment l’arménien, l’anglais, le russe et dans une certaine mesure l’espagnol.
Sara Anjargolian, quant à elle, est née à Londres et a fait ses études aux Etats-Unis. Diplômée en sciences politiques et en droit, elle travaille et vit en Arménie depuis plusieurs années. Co-fondatrice et directrice exécutive de Impact Hub Yerevan, elle est également juriste et journaliste multimédia.
Peu de temps après sa nomination, Zareh Sinanyan a annoncé aux représentants des médias qu’il avait déjà élaboré le programme stratégique de la structure d’une cinquantaine de personnes dont il assurerait la direction.
Le Haut-commissaire a déclaré qu’il commencerait par le travail avec la communauté arménienne de Russie qui est la plus grande et la plus dispersée géographiquement. «Elle est la plus liée à l’Arménie tant psychologiquement que physiquement et peut représenter non seulement le plus grand potentiel mais aussi apporter le plus de dividendes à l’Arménie.» a t-il souligné.
En réponse à une question sur les tâches qui lui ont été confiées par le Premier ministre, M. Sinanyan a indiqué que le défi le plus important était de renforcer et d’améliorer les liens avec la diaspora. Pour cela, «je souhaite mieux connaître la diaspora, me rendre sur place physiquement et comprendre ce qui s’y passe. (…) Il est également nécessaire de promouvoir le rapatriement» a t-il ajouté. Selon M. Pashinyan, son gouvernement cherchera à accroître la participation de la diaspora à la vie économique, sociale et même politique de l’Arménie. Les attentes sont grandes par rapport à la mise en œuvre de cette nouvelle politique à l’égard de la diaspora qui aussi veut s’investir davantage dans la mère patrie.
M.S.
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