Maral SIMSAR
L’automne 2024 s’annonce animé en Arménie avec la reprise de la vie politique et des actions prog-rammées par le mouvement d’opposition. Cette période sera également ponctuée d’évènements marquants pour les Arméniens du monde entier.
Du 17 au 20 septembre, la capitale arménienne accueillera le Sommet Mondial Arménien 2024, organisé par le Haut-Commissariat aux Affaires de la Diaspora. Le Sommet «s’appuiera sur les bases établies lors du premier Sommet en 2022 et abordera les défis actuels auxquels sont confrontés les Arméniens, ainsi que les opportunités au sein de la patrie et de la diaspora». 1000 représentants de la diaspora et de l’Arménie sont attendus à cet évènement.
L’autre évènement majeur aura lieu à Etchmiadzin les 28 et 29 septembre, jours des fêtes de St. Gevorg et de la Sainte Croix de Varag respectivement. Il s’agit de la consécration de la cathédrale d’Etchmiadzine après plusieurs années d’importants travaux de restauration, suivie de la cérémonie de bénédiction du Saint Chrême. A cette occasion, le Saint Siège accueillera de nombreux visiteurs arméniens et des invités venus des quatre coins du monde.
En cette période d’extrême incertitude sur les plans mondial et régional, ce n’est un secret pour personne que des menaces réelles de disparition pèsent sur l’Arménie. Dans ces conditions, l’attitude normale des Arméniens serait de mettre en commun toutes leurs ressources pour faire face le mieux possible aux dangers qui guettent le pays. Quatre ans après la guerre désastreuse de 44 jours et à la veille du premier anniversaire du nettoyage ethnique en Artsakh, la mise en œuvre des efforts nécessaires pour parvenir à une réconciliation nationale s’impose.
Le Sommet Mondial Arménien et la consécration de la Cathédrale rénovée d’Etchmiadzin sont de belles occasions à saisir pour casser le cercle vicieux d’accusations réciproques et de discours de haine, qui gangrènent la société arménienne depuis la défaite de 2020. Une vraie prise de conscience collective de la gravité de la situation est indispensable. Il est temps de rétablir le dialogue entre les représentants des pouvoirs politique et spirituel mais aussi entre l’État arménien et les organisations des communautés de la diaspora ainsi que parmi les Arméniens de manière générale. Un tel dialogue ne peut porter des fruits que s’il est basé en particulier sur l’humilité, la sincérité, l’écoute de l’autre et le respect mutuel, où les intérêts de l’État priment sur ceux des individus et des groupes spécifiques.