Maral SIMSAR
Le mois de juin 2025 restera sans doute l’une des pages les plus honteuses pour les autorités politiques et spirituelles arméniennes. Alors que les regards du monde entier étaient tournés vers l’Iran, redoutant les conséquences désastreuses que pourraient entraîner les attaques par Israël puis les États-Unis contre les installations nucléaires de ce pays, l’Arménie voisine était le théâtre de tensions qui ont marqué nos esprits à jamais
En effet, pendant cette même période, nous avons assisté avec stupéfaction à des échanges d’accusations et d’injures vulgaires entre les dirigeants politiques d’Arménie, représentés principalement par le Premier ministre, et le clergé dans les hautes sphères de l’Église apostolique arménienne. Les révélations graves et les arrestations qui en ont suivi ont fait l’objet de prises de position de part et d’autre laissant planer le doute sur le respect des droits à un procès équitable.
Les protagonistes de ces actes se sont non seulement discrédités aux yeux de la population mais ont également porté atteinte à la crédibilité à la fois du pouvoir en place et du Saint Siège.
Malheureusement un nombre de médias arméniens ont abondamment diffusé ces déclarations scandaleuses en jetant de l’huile sur le feu. Pire encore, certaines agences de presse internationales les ont relayées sous des titres sensationnels, ces mêmes agences qui font régulièrement la sourde oreille aux violations commises par l’Azerbaïdjan contre le peuple arménien.
Il faudra mettre un terme à cette situation inadmissible au plus vite et entamer un dialogue constructif et civilisé entre l’État et l’Église, un dialogue basé sur la non-ingérence réciproque dans les affaires de l’autre comme prévu par la Constitution de la République d’Arménie. Les citoyens.n.e.s arménien.n.e.s attendent de leurs autorités qu’elles concentrent leurs efforts sur les défis internes et externes notamment en matière de sécurité et de respect de l’état de droit. Quant à l’Église, elle a un rôle important à jouer exclusivement dans la vie spirituelle et sociale du pays sans se mêler à la politique. Il est à espérer que les hauts fonctionnaires arméniens et les représentants de l’Église apostolique arménienne s’abstiendront de tout acte et de toute déclaration irresponsable et indigne de notre société à l’avenir.