Le 27 septembre dernier une Journée de solidarité aux Arméniens de Dersim, a été organisée dans la salle des spectacles de Renens (VD) par la paroisse de l’Eglise apostolique arménienne de Genève et de la Région lémanique avec le concours de la fondation Royal Döner et la participation d’un nombre d’intellectuels et d’artistes.
Les présentateurs de cette manifestation Matig Eblighatian, en arménien, et Elif, en turc, ont souhaité la bienvenue aux participants avant de passer la parole au Rév. Père Goossan Aljanian, locum tenens du diocèse de Suisse et prêtre de l’Eglise Surp Hagop de Genève, qui a appelé les Arméniens à tendre la main à leur frères de Dersim. Des discours ont été prononcés par Stefan Cem Halavurt et Rober Recep Kayan, représentants des associations Arméniennes de Dersim en Turquie et en Allemagne, Tekim Türkel, maire de la municipalité de Mazgirt et Fatih Maçoglu, maire de la municipalité d’Ovacik. Mihran Prkich Gültekin, fondateur de l’Union des Arméniens de Dersim, a parlé avec beaucoup d’émotion de son action auprès des Arméniens cachés pour les convaincre de revendiquer leurs origines. Armenak Abrahamian, président du Conseil national arménien, quant à lui, a exhorté les Arméniens à mener des efforts au sein de l’ONU pour défendre leurs droits.
Un débat a eu lieu entre Ayşe Hür, chercheuse et historienne, Hovsep Hayreni chercheur basé à Bruxelles, Erdal Doğan, avocat de Hrant Dink et Sarkis Seropyan, rédacteur du journal Agos.
Tous les intervenants ont mis l’accent sur l’importance des travaux de rénovation des églises et monastères de Dersim, ainsi que la mise en place des cours d’arménien et de religion pour les Arméniens de cette région qui retrouvent leurs origines arméniennes. Dans son allocution, Rakel Dink, la veuve de Hrant Dink, a fait remarquer que les efforts des « restes de l’épée » dans la recherche de leurs racines avaient un effet libérateur. Elle a dès lors fait appel aux Arméniens de Dersim pour qu’ils n’aient pas peur de retourner à leurs racines et de faire face à la réalité.
Les organisateurs avait prévu une partie artistique très riche: projection du film Meğer du réalisateur Uğur Egemen, spectacle de la troupe de danse Araxe Sassoun, concerts du trio de doudouk Djivan Gasparyan, de Hasmik Harutyunyan, accompagnée de l’ensemble Shoghakn, d’Ahmet Aslan, de Necati Teyhani, de Gule Mayera etc. Le public a chaleureusement applaudi les artistes qui ont fait revivre la culture de cette région.
Cette longue journée de solidarité, première de son genre en Suisse, réunissant les descendants de rescapés du génocide dispersés dans le monde et de ceux restés sur leurs terres, a permis de tisser les premiers liens entre ces personnes issues de la même terre mais séparées par le destin.
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