CENTENAIRE DU GÉNOCIDE DES ARMÉNIENS À EREVAN AVEC LE GROUPE PARLEMENTAIRE SUISSE-ARMÉNIE

(De gauche à droite) Dominique de Buman, Francine John-Calame, Christian van Singer, Marianne Streiff-Feller,
Ueli Leuenberger, Sevan Pearson, Maja Ingold, Jacques-André Maire, Anne Mahrer, Sarkis Shahinian

 

Déclaration du Groupe parlementaire Suisse-Arménie lors du Forum global «Contre le crime du génocide» qui s’est tenu à Erévan du 22 au 23 avril 2015.

La déclaration a été lue à la tribune du Forum par le co-président du Groupe, le Conseiller national Dominique de Buman.

Nous sommes réunis aujourd’hui pour commémorer le génocide des Arméniens. Oui, nous sommes ici ré-unis pour nous souvenir d’une des plus douloureuses tragédies de l’histoire de l’humanité et rendre justice à son 1,3 million de victimes.

Ce qui s’est passé entre 1915 et 1916 a servi de mo-dèle à l’auteur de la Convention de l’ONU sur le gé-nocide pour définir ce crime contre l’humanité. Il n’est pas admissible que des faits dénoncés et prouvés au moment même de leur commission par des puissan-ces internationales soient activement niés par le gou-vernement turc qui, même s’il n’en est pas directe-ment coupable, doit en assumer la responsabilité ju-ridique et politique.

Comme parlementaires de l’Etat dépositaire de la Convention des droits de l’homme, c’est de notre de-voir de nous engager en permanence en faveur de la prévention et de la répression du crime de génocide. Il nous revient par ailleurs de nous battre fermement pour le respect de la dignité humaine. La Suisse s’est ainsi dotée d’une disposition pénale condamnant la négation des crimes contre l’humanité – en particulier des génocides – comme un acte de discrimination raciale.

Dans cette ligne, le Conseil national de la Confédération helvétique a reconnu le génocide des Arméniens en date du 16 décembre 2003.

Le Tribunal fédéral, instance judiciaire suprême de la Suisse, a apporté sa contribution en condamnant à deux reprises (2007 et 2010) la négation de ce génocide. S’agissant de la défense de principes fondamentaux et non de l’immixtion dans un conflit entre Etats tiers, la neutralité ne saurait être invoquée pour échapper à sa mission.

Nous dénonçons les pressions exercées par la Turquie sur des Etats souverains afin de les dissuader de reconnaître le génocide des Arméniens et nous appelons par conséquent toutes les autorités à ne pas céder. Nous saluons dans ce contexte les prises de position récentes et sans équivoque, notamment celles du Pape François et du Parlement européen.

La commémoration de ce centenaire nous donne l’occasion d’appeler et de rassembler toutes les for-ces de bonne volonté à rendre justice au peuple arménien et de poser ainsi des jalons pour la réconciliation avec le peuple turc.

La négation d’un génocide est une dangereuse et intolérable porte ouverte à la perpétration d’autres génocides qui visent toujours à nier le droit des peuples à leur identité, à leur croyance et à leur diversité. C’est la conviction profonde et le sens de son engagement de la délégation des parlementaires suisses membres du Groupe d’amitié Suisse-Arménie présents à cette commémoration à Erevan.

Erevan, le 23 avril 2015

2017-12-01T23:14:15+01:00 15.05.15|SUISSE-ARMÉNIE|

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