LES DROITS DES FEMMES AU SALON DU LIVRE 2017

Suzy Sahakian, Maral Wurry, Ani Gasparyan, Miganouche Baghramian (Photo Grant Akobyan)

Au fil des ans, le Salon du livre de Genève est devenu le rendez-vous annuel incontournable de notre communauté. Grâce à la Fondation Hagop D. Topalian, l’Arménie est représentée à cet évènement prestigieux depuis maintenant plus de 25 ans et le stand Arménie attire chaque année un public intéressé par les nouvelles publications traitant de différents sujets concernant l’Arménie et les Arméniens mais aussi par les conférences de qualité, sans oublier les spécialités culinaires qui permettent aux visiteurs de joindre l’utile à l’agréable et de prolonger les discussions dans une ambiance conviviale.

« Quels droits des femmes en Arménie et dans les pays voisins? » était le thème du programme des conférences de cette année, concocté par l’équipe d’organisation en partenariat programmatique avec l’association Hyestart. Les invité(e)s du Salon se sont intéressé(e)s à la position des femmes dans ces sociétés et ont abordé le problème des groupes dominants et la répression du groupe dominé et par la même des groupes dominés. Les intervenants ont pu questionner la violence faite aux femmes, le « gendercide » commis à l’encontre des filles dans les trois pays du Caucase du Sud et ont tenté d’analyser la multiplicité des situations afin de comprendre la configuration des discours et des usages dans la disparité hommes-femmes dans la région.

Comme à l’accoutumée, Alain Navarra Navasartian, intervenant et modérateur, a mené de main de maître les débats dans un espace aménagé au milieu des présentoirs de livres. Parmi les titres de ses interventions citons « Arshile Gorky: l’angoisse des origines », « Identités, mémoires et politisation, les en-jeux de la culture en Arménie », « Construction imaginaire de la femme orientale dans la production artistique 1860-1890 », « Iconographie de la maternité et de la féminité de Dieu ».

Pınar Selek, sociologue militante antimilitariste fémi-niste et écrivaine turque, vivant en exil en France, a parlé du féminisme turc et de l’instauration d’un nouveau mode de contestations. Une autre sociologue, Somaye Khajvandi d’Iran, également réfugiée politique en France a fait un exposé sur « les pratiques du corps, forme de résistance sous un régime théocratique, l’Iran ». D’autre part, Vicken Cheterian et Kristian Skeie ont traité du sort des Yezidis, éternels boucs émissaires, qu’ils ont rencontrés.

Le vécu des femmes arméniennes durant le génocide et la transmission du trauma aux générations suivantes ont été traités par Héléna Demirdjian (Le golgotha des femmes arméniennes), Nellie Hogykian (La posture paradoxale) et Martine Hovanessian (Les récits de leurs vies atteintes).

Claudine Bagdjian a présenté la fondation Huso Aygi en Arménie qui a pour objectif d’aider les jeunes filles défavorisées des différentes régions d’Arménie, orphelines d’un ou de deux parents et en cours d’études, à s’intégrer professionnellement et socialement. Par ailleurs, Sonia Ezgulian a présenté et dédicacé son livre « Les menus antigaspi d’une cuisinière engagée« .

Le public a pu également assister à des rencontres et tables rondes animées par Alain Navarra Navassartian. Parmi les invités, Sévane Garibian, prof. au Département de droit pénal de la Faculté de droit de Genève, qui vient de publier l’ouvrage collectif « La mort du bourreau« , Elisabeth Gangloff-Parmentier, prof. de théologie pratique, et Hilda Tchoboian, militante des droits de l’homme et femme politique française.

Une table ronde sur l’engagement des femmes de la communauté arménienne de Genève en Suisse et en Arménie a réuni 4 femmes de différentes générations: Suzy Sahakian, Maral Wurry, Ani Gasparyan et Miganouche Baghramyan. Une autre table ronde a été consacrée à l’indépendance de l’Arménie vue de la diaspora avec Vicken Cheterian, Alexis Krikorian et Raffi Garibian.

L’édition 2017 du stand Arménie a été clôturée par un défilé musical de costumes arméniens, préparé et commenté par Nevrik Azadian (voir page 23). Le public et les organisateurs se sont donné rendez-vous pour l’année prochaine.

Bravo à Annie Mesrobian et à toute son équipe pour l’organisation impeccable de cet évènement enrichissant qui fait la fierté de notre communauté.

M.S.

2017-12-01T21:00:27+01:00 15.07.17|COMMUNAUTÉ|

Laisser un commentaire