BONNE ROUTE AU CAAS!

 

par Maral SIMSAR

Ça y est, le Conseil des Associations Arméniennes et Arménophiles de Suisse (CAAS) est enfin né le 7 mai 2024!

L’idée d’avoir une structure regroupant les différentes associations arméniennes actives dans notre communauté existait depuis longtemps. Quelques tentatives ont été faites dans le passé, notamment dans les années 90, mais elles n’ont pas résisté à l’épreuve du temps. L’idée a refait surface suite à la guerre de 44 jours en 2020 qui a mis en évidence notre faiblesse politique et médiatique face aux communautés turques et azéries très actives en Suisse. Après des séances de réflexions et d’échanges entre les différentes associations, le 24 février 2021, le projet a été présenté à la communauté par Sarkis Shahinian lors d’une rencontre zoom. Cependant, il a fallu attendre encore 3 ans pour voir sa concrétisation.

Les Arméniens ne brillent pas souvent par leur esprit collectif, même s’ils se caractérisent par une grande capacité de mobilisation en temps de crise. Le CAAS devra dès lors démontrer que nous pouvons travailler ensemble sur des sujets qui nous unissent tous et cela, malgré la diversité de nos approches et opinions. Il suffit d’avoir la volonté d’écouter l’autre, d’avoir un regard plus global sur le travail du CAAS, allant au-delà des buts de sa propre association et, pour chaque action, de bien fixer à l’avance les résultats visés au regard des buts prévus par les statuts, en tenant compte des ressources à disposition.

Depuis la guerre de 2020, le peuple arménien traverse des épreuves périlleuses qui mettent en jeu la survie de l’État arménien. Malgré ces menaces, les Arméniens restent très divisés par rapport à la politique menée par le gouvernement arménien. Si les divergences de vue et les actions de protestation initiées par les habitants de la République d’Arménie peuvent se comprendre, les interventions et les appels provenant de la diaspora suscitent la polémique. En ces temps troubles, chaque acte, déclaration, ou démarche de la part des acteurs politiques arméniens peut avoir des conséquences graves sur la vie des citoyens de la République d’Arménie. Serait-il approprié sur le plan moral d’essayer d’influencer les décisions politiques depuis l’extérieur tout en sachant que ce n’est pas la diaspora qui en subira les conséquences?

Nous avons l’avantage d’être une petite communauté et de vivre dans un pays démocratique où les décisions politiques sont prises par consensus. Le CAAS s’inspirera naturellement du modèle suisse pour mener ses actions à bien, en gardant un juste équilibre entre la multiplicité des voix et les répercussions de ses actions sur l’Arménie.

 

2024-07-23T19:36:21+02:00 23.07.24|ÉDITORIAL|