
Équipe des bénévoles, Madeleine, Tatev, Tatevik, Maria, Maral, Alain N., Jasmine, Hayguhi, Araxi, et Alain W.
Marie WURRY
Du 19 au 23 mars 2025, le stand arménien a une nouvelle fois illuminé le Salon du Livre de Genève, avec une présence aussi constante qu’engagée depuis plus de 25 ans. Organisé par la Fondation Topalian, ce stand est bien plus qu’un simple espace d’exposition, c’est une véritable ambassade cul- turelle, vivante et chaleureuse. Alors que d’autres exposants disparaissent ou se renouvellent, le stand arménien traverse les années avec la même passion, et une équipe soudée de bénévoles est au rendez- vous.
Ces bénévoles, discrets mais essentiels, donnent au stand une âme unique. Toujours souriants, accueillants, ils portent haut les valeurs de partage, de transmission et de convivialité. Leur travail de préparation, leur présence constante et leur énergie communicative ont encore une fois été salués par les visiteurs comme par les autres exposants. D’ailleurs, ces derniers se sont passés le mot. Il fallait absolument faire un détour par le stand arménien pour y déguster la savoureuse cuisine maison.
Et quelle cuisine! Ce sont les mamans arméniennes, véritables gardiennes des traditions, qui ont mis la main à la pâte pour préparer avec amour les spécialités proposées. Pain lavash encore tiède, dolmas enroulés à la main, pâtisseries au miel et aux noix, fruits secs, sans oublier le vin arménien, chaque bouchée était une immersion dans une culture qui se raconte aussi par les saveurs. Cette dimension culinaire a transformé le stand en lieu de vie, d’accueil, et de retrouvailles sensorielles.
Mais le stand ne se limitait pas aux plaisirs de la table. L’esprit était tout autant nourri par un programme d’une richesse remarquable: conférences historiques, présentations d’ouvrages, discussions artistiques, projections, témoignages et débats sur la mémoire. L’accent était mis sur la diversité des approches, la profondeur des contenus, et l’ouverture à tous les publics.
À la coordination de ce programme exigeant, Alain Navarra-Navassartian, Docteur en histoire de l’art et sociologie ainsi que président de l’organisation Hyestart, jouait un rôle central dans le succès du stand Arménie – Hayastan. Modérateur attentif, en- gagé et passionné, il accompagnait chaque inter- venant, lançait les débats avec finesse, et créait une atmosphère d’échange sincère. Son investissement a été salué par tous, tant pour la qualité des contenus que pour la chaleur humaine qui régnait à chaque rencontre.
Parmi les temps forts, on retiendra les interventions sur les architectes arméniens d’Istanbul, la famille Balian, les ruines emblématiques d’Ani, les enjeux du patrimoine du Haut-Karabagh, ou encore les réf- lexions sur la mémoire effacée des Arméniens de Turquie. Du côté littéraire, des ouvrages comme «La bibliothèque et le survivant», «Les chemins de ma vie», ou «L’Arménien du Roi Soleil» ont révélé des histoires poignantes, où l’intime croise l’Histoire avec un grand H.
Un autre moment marquant a été la présentation des œuvres originales de Jean Boghossian. Pour la première fois cette année, le public a eu l’opportunité de découvrir ses créations en direct, offrant une perspective inédite sur son travail.
Cette édition a été d’autant plus marquante que Son Excellence l’Ambassadrice d’Arménie en Suisse, Hasmig Tolmajian, ainsi que Arayik Harutyunyan, Chef de cabinet du Premier ministre arménien, nous ont fait l’honneur de se joindre à l’événement apportant leur soutien et soulignant l’importance de la culture et de l’art comme vecteurs de dialogue et de mémoire.
Le stand arménien a également mis en lumière l’art contemporain, avec la présence de Jean Boghossian, Melik Ohanian, ou encore Adelina Cüberyan- von Fürstenberg, qui a partagé son parcours de curatrice à la renommée internationale. Les Fon- dations Boghossian et Bullukian ont présenté leur travail de mécénat culturel et éducatif, prolongeant l’engagement arménien au service de l’art et du dialogue entre les cultures.
Pendant cinq jours, le stand arménien s’est présenté comme un carrefour de mémoire, d’échanges, et de transmission. Grâce à l’implication des bénévoles, à l’enthousiasme des intervenants, à l’énergie des mamans de l’école arménienne, et à la vision de la Fondation Topalian, c’est un peu de l’Arménie qui s’est invité à Genève avec ses mots, ses images, ses goûts, et surtout son cœur selon sa devise «Hay abrink!».