TRAVAIL SUR LA CULTURE
Dans le cadre d’un travail de recherche théâtrale de l’Ecole de théâtre Serge Martin, ayant pour thème: l’étude d’un groupe social, les élèves de première année: Gabriel Arellano, Virginie Bourquard, Ophélie Vouillamoz, Nadim Ahmed et Florian Seemuller ont présenté le résultat de leur travail sur la culture arménienne le 6 février au Centre arménien Hagop D.Topalian à Troinex.
Partageant leurs locaux avec l’Ecole arménienne de la Fondation Hagop D. Topalian, les élèves ont profité du thème pour apprendre à mieux connaître leurs voisins dont ils ignoraient tout. Avec l’aide de Mmes Nevrik Azadian et Valya Dadoyan, membres de l’équipe pédagogique de l’école arménienne, les comédiens ont pu avoir accès à de nombreux documents et visiter les classes.
Ce travail devait être rendu dans un délai de deux semaines. C’est ainsi qu’après une semaine et demi de recherche et quelques jours de répétition, cette courte pièce a vu le jour.
La pièce commence par rassembler les spectateurs à l’extérieur devant le monument en mémoire du Génocide des Arméniens alors qu’un comédien les prend en photo. Ils descendent ensuite au premier sous-sol, dans le noir, où ils font la connaissance du fantôme de Hagop Topalian qui, un peu désorienté par les années qui passent, raconte une partie de sa vie jusqu’à ce que la « Danse des Sabres » appelle le public à descendre d’un nouvel étage.
Nous nous retrouvons alors dans une salle de classe où une maîtresse questionne un élève sur différents éléments culturels et inventions arméniennes. De cette manière le public apprend que certains objets utiles comme la chaise roulante, le scanner d’hôpital ou encore le distributeur bancaire ont été inventés par des Arméniens. La scène se termine quand l’élève demande pourquoi personne dans son école ne connait l’Arménie, une référence au fait que la culture arménienne a été mise sous silence dans la zone francophone jusqu’à ce que le Génocide soit reconnu.
Vient ensuite une composition de danse inspirée de la danse traditionnelle arménienne, jouée par Ophélie V. sur de la musique moderne avant que s’ouvrent des paravents qui dévoilent une nouvelle scène: trois hommes et une femme sur une grande toile de papier.
Les hommes sont les poètes Taniel Varoujan, Hovhannès Toumanian et Yéghiché Tcharents qui lisent tour à tour le poème intitulé La terre rouge alors que la femme tient ses mains sur ses yeux et broie des grenades dont les graines tombent une à une sur la toile, la tachant de rouge. La toile est, par la suite, déchirée en de multiples morceaux et chaque personnage en prend un bout pour le ranger dans une valise posée au centre de la scène. L’un des poètes ressort finalement la photo du public prise au début de la pièce et la dépose dans la valise avant de la fermer. Puis c’est le noir!
Ce dernier segment représente la diaspora par les fragments d’un pays s’envolant pour un autre et tous les personnages se retrouvant face aux public, les uns à côté des autres.
Les acteurs expliquent: « nous voulions rendre hommage à l’équipe pédagogique de l’Ecole arménienne qui fait un travail remarquable avec les enfants et qui le fait par passion. Nous avons été très touchés par tant de générosité. Touchés aussi par ce travail de transmission des mémoires qu’effectuent ces femmes et par leur amour de l’enseignement aux jeunes générations. »
Gabriel dit: « ce travail nous a permis de découvrir des singularités de la culture arménienne. C’était un travail très court, et nous n’avons pas eu beaucoup de temps, mais cela nous a permis de voir la fierté qu’il reste aux Arméniens, d’être arménien. Enfin, quand le poète Varoujan dit qu’il a une vision du monde « arménienne », je le comprends, tout comme mon père chilien, ayant fui la dictature, qui a une vision « chilienne… »
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