Ces dernières années le stand Arménie-Hayastan du Salon du livre et de la presse de Genève attire de plus en plus de monde grâce à un programme riche et varié auquel participent des intervenants prestigieux. L’aménagement d’un espace convivial et d’un point de restauration rapide adjacent contribuent à prolonger les débats et les échanges avec les invités ainsi qu’entre les visiteurs dans une ambiance informelle et décontractée.

Dans un contexte grave pour l’Europe depuis l’automne 2015 et suite à l’offensive militaire de l’Azerbaïdjan contre l’Artsakh début avril 2016 dans une certaine indifférence, « le programme 2016 du stand arménien a choisi de traiter 4 problématiques principales dont le fil rouge est la dangerosité du manque structurel de démocratie en Turquie pour sa propre population et pour la survie à long-terme de la nation arménienne:
– L’importance des droits de l’Homme en Turquie pour les Turcs et les Arméniens
– La lutte contre le négationnisme dans les démocraties
– Les Arméniens du Karabagh ont-ils droit à l’auto-détermination?
– Quel développement économique pour la République d’Arménie? »
(Extrait du communiqué de presse du 24 avril 2016)

Ce programme a été mise en place par un comité d’organisation composé de: Alain Navarra Navas-sartian, modérateur principal, Meda Khachatourian, coordinatrice et Alexis Krikorian.

Vu l’importance pour la diaspora arménienne de bien connaître la société turque et les derniers développements en Turquie en matière des droits de l’Homme et de la reconnaissance du génocide des Arméniens, le stand arménien a organisé des rencontres avec: Hamit Bozarslan, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), sur le thème de « la violence structurelle de l’Etat turc », et Sayat Tekir, directeur du mouvement « Nor Zartonk » (voir notre interview avec lui à la page 3) dont l’intervention était intitulée: « Nor Zartonk: l’éveil des Arméniens de Turquie? ». Les deux invités ont discuté de « la société civile turque entre politique et individu ».

La problématique du négationnisme dans les démocraties a fait l’objet de deux débats avec Sévane Garibian (docteure en droit, enseignante-chercheuse aux universités de Neuchâtel et Genève), Sarkis Shahinian (Secrétaire général du groupe parlementaire Suisse-Arménie et Président d’honneur de l’Association Suisse-Arménie) et Raymond Kévorkian (historien, enseignant à l’Institut français de géopolitique Paris VIII).

A la vue des derniers développements autour d’Artsakh et de la difficulté de faire valoir le droit des Arméniens du Karabakh à l’auto-détermination, le stand arménien a proposé une séance intitulée « Karabakh: le silence international » avec Raymond Kévorkian, Vicken Chétérian (journaliste, enseignant à Webster University, conférencier à l’Université de Genève) et Julien Zarifian (maître de conférences, Université de Cergy-Pontoise). Ce dernier est aussi intervenu sur le sujet suivant: « Regard sur la diaspora arménienne: les Arméno-américaines et leur lobbying ».

Le développement économique de la République d’Arménie a fait l’objet des séances sur « l’ONG Building an Alternative Future (BAF) » présentée par Artush Yeghiazaryan, et sur « le tourisme comme moteur de développement économique et démocratique en Arménie », présentée par Alain Navarra Navassartian.

Le programme comportait également une importante partie culturelle. Citons à ce titre les conférences d’Alain Navarra Navassartian, historien de l’art, intitulées « Les couleurs de l’Arménie: Martiros Sarian, peintre », « Paradjanov: le trublion du Caucase », « Rêve d’Orient: l’ailleurs et l’altérité », « Arménie: Entre l’Orient et l’Occident. Paysage, culture, art ». Une autre séance a eu lieu avec Nelly Hogikyan, docteure en littérature comparée, sur le thème des « femmes en exil ».

Comme d’habitude, certains auteurs sont venus pour présenter et dédicacer leurs livres tels que H. Cuny, ancien Ambassadeur de France en Arménie (« Arménie, l’âme d’un peuple »), Sévane Haroutunian (« Le village suisse » d’Avétis Aharonian – traduction française), Harry Koumrouyan (« Un si dangereux silence ») et Sonia Ezgulian (« La cuisine arménienne »).

La cerise sur le gâteau de cette édition 2016 fut sans doute le groupe de musique « Nor Achough » (« Nouveau troubadour ») qui a animé le stand le dernier jour du Salon. Les chants traditionnels arméniens interprétés par ses membres avec brio ont suscité beaucoup d’intérêt parmi les visiteurs.

Le stand proposait comme d’habitude une grande collection de livres parus ces dernières années sur des sujets divers touchant l’Arménie et le peuple arménien, choisis par Nevrig Azadian avec le concours d’Alain Wurry.

Le stand arménien n’aurait sans doute pas eu le même succès sans son espace restauration qui se développe d’année en année. Cet espace, géré de main de maître par Annie Mesrobian, proposait des spécialités succulentes que les visiteurs pouvaient savourer entre deux conférences. Félicitations à toutes les personnes qui les ont préparées et servies avec amour et gentillesse.

Bravo à la Fondation Hagop D. Topalian et aux organisations partenaires pour leur soutien continu à la mise sur pieds de ce rendez-vous incontournable de la communauté arménienne de Suisse! Bravo à toutes les personnes qui ont contribué à la réussite de cet événement!