Agathe WURRY
À l’occasion des 110 ans du génocide des Armé-niens, la Maison des étudiants arméniens de la Cité internationale universitaire de Paris a organisé une semaine de commémoration comprenant deux événements à la Cité, tout en participant à différents événements organisés par la communauté armé-nienne de Paris. Le premier moment fort de cette semaine a eu lieu le 22 avril sous la forme d’une table ronde sur le thème «Mémoire, justice et transmission: 110 ans après la commémoration du génocide des Arméniens, que peut la jeunesse?». Des professionnels engagés, tels que Tigrane Yegavian, journaliste et géopolitologue, Élodie Gavrilof, chercheuse en histoire contemporaine, et Jean-Vasken Alyanakian, président de l’AFAJA et avocat à Paris, ont participé à ce débat. La discussion a été préparée par Agathe Wurry et Asdrig Yalic, journaliste en formation, qui a su animer la table ronde avec brio. Ce moment riche en débats et échanges a tenté de couvrir les enjeux contemporains de la mémoire du génocide, ainsi que la place de la jeunesse dans la préservation et la transmission de la mémoire arménienne, en réponse aux défis modernes de la commémoration.
La semaine s’est poursuivie avec le second événement, entièrement organisé et réalisé par les résidents de la Maison des étudiants arméniens. Ce deuxième événement a été l’occasion d’une véritable épreuve de cohésion et de solidarité, durant laquelle chaque résident a apporté sa contribution à travers des discours, des lectures de poésie, ainsi que des prestations musicales assurées par des résidents actuels et d’anciens résidents. L’ambiance était solennelle et chargée d’émotion, marquée par la présence des mécènes de la Maison des étudiants arméniens, des représentants de la Cité interna-tionale universitaire de Paris, de l’ambassade d’Ar-ménie, du diocèse de l’Église arménienne de France, du rectorat de Paris, ainsi que des universitaires arméniens et arménophiles de renom. Ces deux événements ont offert une occasion unique d’évoquer le passé tout en soulignant l’importance de la mémoire collective, du rôle de la justice et de la transmission intergénérationnelle. Ils ont également mis en lumière l’engagement profond de la jeunesse dans la préservation de cette mémoire, essentielle pour les prochaines générations ainsi que pour l’avenir de la communauté arménienne et de l’Arménie.
Ancienne élève de l’école Topalian de Genève et jeune engagée de la communauté arménienne de Suisse, j’ai pu poursuivre mon engagement à Paris depuis mon déménagement dans la capitale française en septembre 2023 pour mes études. Je suis fière de représenter les Arméniens de Suisse. Le 25 avril, j’ai eu l’honneur d’organiser un grand événement commémoratif en tant que présidente du comité des résidents de la Maison des étudiants arméniens, et j’ai prononcé un discours d’ouverture. Où que je sois, c’est toujours avec la même conviction que je m’efforce de faire vivre mon engagement et de porter haut mes origines. La richesse et la culture transmises par l’école Topalian et, plus largement, par la communauté arménienne de Genève dans laquelle j’ai grandi, continuent de m’accompagner au quotidien, notamment lors de mes échanges en arménien avec mes voisins de chambre.