COMMUNIQUÉ
Nous, les organisations soussignées, avons suivi de près et avec une profonde tristesse les évènements choquants qui se sont produits à Erevan du 17 au 31 juillet.
Nous considérons que de nombreux facteurs ont conduit à cette crise: violations graves et systématiques des droits de l’homme en toute impunité, absence de processus démocratiques, institutions démocratiques faibles et inefficaces, y compris de graves lacunes dans la tenue d’élections démocratiques, corruption massive, manque de transparence dans les processus de négociation et d’une position de principe sur la question de l’Artsakh, et absence de réformes sérieuses et systémiques pour améliorer les conditions économiques et sociales dans le pays. En même temps, nous estimons que la Constitution de la République d’Arménie doit être respectée, que les solutions ne peuvent être atteintes par des moyens illégaux et nous regrettons profondément la perte de vies humaines (deux policiers et un citoyen pacifique).
Nous avons été choqués de constater que la police arménienne a eu recours à une force excessive et disproportionnée, à la violence, à l’intimidation et à d’autres actions illégales contre des manifestants et des journalistes pacifiques qui ont entraîné des violations massives des droits de l’homme entre les 17 et 31 juillet, avec un pic le 29 juillet. Cette nuit-là, au moins 12 journalistes ont été blessés. Nous condamnons les attaques contre la liberté d’expression et des manifestations pacifiques.
Globalement, nous sommes profondément préoccupés par l’attitude des autorités d’Arménie, restées silencieuses pendant ces deux semaines critiques, montrant un manque de volonté politique de gérer cette situation par des moyens démocratiques et pacifiques. En l’absence totale d’implication des organes législatifs et d’autres organes exécutifs, la police semblait être la seule institution de l’État face à la crise.
Tout en saluant la décision de « Sasna Tsrer » de mettre fin à sa résistance armée, nous demandons aux autorités de veiller à ce qu’une enquête efficace et impartiale soit menée sur les événements dramatiques des 17-31 juillet afin de traduire en justice les auteurs des violations des droits de l’homme en conformité avec les obligations internationales d’Arménie en matière de droits de l’homme. De plus, nous appelons à mettre fin à l’impunité concernant les violences policières contre des journalistes et des manifestants pacifiques en Arménie. Nous espérons que les autorités feront preuve de sagesse politique et s’abstiendront de lancer une chasse aux sorcières, qui ne pourrait qu’aggraver la situation. Nous appelons également les autorités à mettre un terme à la pression d’intimidation massive contre l’opposition politique, et de libérer sans condition tous les manifestants pacifiques et personnalités de l’opposition qui ont été arbitrairement arrêtés dans le contexte des événements mentionnés ci-dessus.
Nous prenons note du discours du Président Sargsyan du 1er août et espérons que les autorités de notre patrie partagent notre point de vue selon lequel le seul moyen de sortir de la crise intérieure croissante est de lancer sans délai des réformes fondamentales et globales dans toutes les sphères de la vie politique et économique en Arménie, y compris les domaines mentionnés ci-dessus, pour changer les conditions qui ont conduit à cette crise.
10 août 2016
Union Arménienne de Suisse (UAS); Association Suisse-arménienne (SAA); Artzakank – Echo; Centre Arménien Hagop D. Topalian de Genève; Construire un avenir alternatif (BAF); Armenischer Schul – und Familienverein; Armenischer Verein Zürich; Comunità Armena Ticino; Association SEVAK; Association sang pour mémoire; Association Ziran
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