J’avais commencé à écrire cet article en avril avant les événements miraculeux qui se sont passés en Arménie. Il débutait avec un questionnement: «Pourquoi pouvons-nous être confiants dans l’avenir de l’Arménie? Pourquoi, malgré les difficultés que traverse notre pays, sommes-nous convaincus de sa prospérité et de son bien-être?» La réponse qui s’imposait était «parce que l’avenir de chaque pays repose sur sa jeunesse». Et nous sommes unanimes sur le constat que la jeunesse arménienne est extraordinaire, pleine d’énergie, de créativité et de persévérance. Investir dans la jeunesse, c’est participer à l’évolution des mentalités et à une prise de conscience collective». La Révolution de Velours l’a révélé une fois de plus: la nouvelle génération constitue la société civile arménienne de demain avec des valeurs que nous chérissons et souhaitons tous pour notre Nouvelle Arménie: démocratie, paix et justice sociale.
Astrig Marandjian, Miassine
Pourquoi Miassine?
Investir dans la jeunesse a été et reste toujours une priorité absolue pour Miassine: Dans nos secteurs d’intervention, les jeunes constituent la cible principale; ils sont à la fois bénéficiaires et acteurs de nos projets. Pour les jeunes musiciens des Nouveaux noms, les aider à avoir des bourses d’études, des instruments nouveaux, des master class, des tournées en Europe, c’est ouvrir le champ de leur devenirs et rejoindre la liste des Tigran Hamasyan, Loucinée et Sergey Khachatryan…
Pour les jeunes sortant des orphelinats qui deviennent des apprentis dans nos boulangeries ou d’autres entreprises, c’est la possibilité de l’intégration dans le monde du travail afin de pouvoir rejoindre la future classe moyenne qui est nécessaire dans toutes les sociétés et en Arménie en particulier.
Enfin, suite à la conférence en Arménie sur l’Économie sociale et solidaire en octobre 2017 Miassine a initié et pris en charge l’organisation des stages en Suisse des étudiants de l’Université française d’Arménie (UFAR). Ces stages de 8 semaines sont des occasions par excellence pour offrir aux futurs cadres arméniens une première immersion professionnelle dans le monde de l’entreprise suisse pour en observer et comprendre le fonctionnement et faire une comparaison critique de deux façons de faire afin d’améliorer le système arménien.
QUI étaient les stagiaires de 2018?
Sona Ghambarian, étudiante en 4eme année de Gestion, et Svetlana Hovhannissian, de la faculté du Marketing, ont été sélectionnées par le jury de l’UFAR. Parfaitement quadrilingues et curieuses pour découvrir la Suisse, elles se sont rapidement adaptées à leur fonction d’exploratrices.
OÙ se sont passés les stages?
Ce n’est pas un hasard si l’entreprenariat social a été choisi comme secteur d’intervention. Étant un des axes de développement de Miassine, c’est un modèle économique qui connait une expansion en Arménie et qui devrait jouer un rôle important dans l’Arménie émergeante. Christophe Dunand, co- fondateur de la Chambre d’ESS de Genève et DG de Réalise, un vrai exemple parmi les entreprises sociales et solidaires suisses, a accepté d’accueillir les étudiantes arméniennes.
Depuis 1984 Réalise a développé un modèle d’entreprise qui permet à des personnes, sans diplôme et/ou sans expérience professionnelle réellement valorisable, d’accéder à un emploi et sortir du chômage ou de l’aide sociale. Réalise a été créée pour permettre à des personnes éloignées de longue date du marché de l’emploi, souvent pour des raisons socio-sanitaires, d’y retourner et de retrouver ainsi leur autonomie financière.
Produire «autrement», entreprendre «autrement», gérer «autrement», consommer «autrement», l’économie sociale et solidaire est une réalité qui se manifeste à travers une richesse d’initiatives qui intègrent, tout au long de la chaîne de production, de distribution, d’échange et de consommation, des critères éthiques, sociaux et écologiques et le principe de lucrativité limitée.
POUR QUEL IMPACT?
Les stagiaires ont pu être sensibilisées au modèle d’économie sociale développé dans le Canton de Genève et réfléchir à sa pertinence et aux conditions de transférabilité pour l’Arménie. Elles ont développé leur réflexion dans un mémoire de stage qui a été présenté avec grand succès devant un Jury de l’UFAR au printemps.
Leur séjour était aussi l’occasion de se familiariser et de vivre pleinement la vie en Suisse tout en pratiquant le français au quotidien, facilité par des visites et rencontres informelles conçues par Miassine qui se sont déroulées pendant le temps libre des stagiaires, en soirée et le weekend.
Il importe de souligner la contribution au succès du programme du réseau d’entreprises et d’institutions qui ont accueilli les stagiaires et fourni les informations et encadrement nécessaires: Réalise, Comptabilis, Itopie, l’OIT, la Chambre d’Économie Sociale et Solidaire de Genève.
Comment y contribuer?
Vu les résultats positifs de cette première expérience, nous allons continuer à créer des ponts entre les stagiaires arméniens et les entreprises suisses.
Si vous êtes/connaissez une entreprise et/ou une famille souhaitant accueillir un(e) stagiaire en janvier 2019 contactez-nous pour plus d’information:
Contact: astrigmarandjian@gmail.com / +33 04 50 41 08 76 www.miassine.org
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