Créée en 2016 dans le canton de Neuchâtel, MOUSH est l’abréviation de « Mayreni Ousoutsman Shem » en arménien, soit « Plateforme d’apprentissage de la langue maternelle ». Depuis 2017, l’association offre des cours de langue et de civilisation arméniennes les dimanches après-midi dans les locaux de RECIF, rue Doubs 32, à La Chaux-de-Fonds.
« C’était lors d’une discussion avec des amis après la messe célébrée à l’église de Cornaux (NE) que nous avons eu l’idée d’organiser des cours d’arménien. Nous avons obtenu le soutien du ministère arménien de la diaspora qui nous a fourni le matériel pédagogique » explique Edita Garabekyan, initiatrice, fondatrice et coordinatrice de MOUSH. Enseignante de formation, spécialisée en psychologie pédagogique des enfants en âge préscolaire, née à Vanadzor en Arménie, Edita vit depuis 8 ans à La Chaux-de-Fonds où elle travaille dans l’horlogerie.
Le comité de l’association est présidée par Alina Mnatsakanyan, les autres membres étant Zaruhi Khachatryan, secrétaire et enseignante, Liana Nakhshkaryan, trésorière, Muriel Denzler et Mary Ugnat, conseillères, ainsi qu’Edita Garabekyan et Janna Petrosyan, enseignantes bénévoles.
Actuellement une quinzaine d’élèves des cantons de Neuchâtel, de Jura et de Berne sont répartis dans deux classes: pour les enfants de 3 à 6 ans et de 6 à 11 ans. Les parents des élèves s’acquittent d’une petite contribution pour l’achat du matériel et les activités. MOUSH offre des cours également à des personnes de plus de 15 ans.
L’école met l’accent sur la méthode d’apprentissage cognitif en organisant des sorties qui favorisent la participation active et l’implication des élèves. En janvier 2018, à l’occasion de la journée de l’armée en Arménie, les enfants de l’école ont écrit des lettres aux soldats arméniens. Ce geste émouvant a suivi l’étude de l’album photos d’un soldat qui a effectué son service militaire en Artsakh (Karabagh). Les fêtes de fin d’année, de Pâques et de l’indépendance sont célébrées avec beaucoup d’enthousiasme. En décembre 2018, les enfants de l’école ont présenté un film sur les traditions de Noël dans différents pays. Mais c’est la fête de fin de l’année scolaire 2018-2019 qui a eu le plus de succès. Il s’agit d’un spectacle de marionnettes dédié au 150e anniversaire de Hovhannes Tumanyan, monté et présenté par les élèves.
« Encouragé par le succès de ce spectacle, notre comité a décidé de le présenter également en français pour faire connaître les contes de Tumanyan à un public plus large. » a souligné Edita Garabekyan. Le spectacle sera monté prochainement à Neuchâtel (le lieu et la date seront indiqués en temps voulu sur le page Facebook de l’association).
Soucieuse de promouvoir la musique arménienne authentique parmi les jeunes, l’association mettra en place des cours de musique et de danses arméniennes.
« Le bilinguisme est un facteur de réussite scolaire » estime Edita. « Selon les études du professeur Bernard Py effectuées dans le cadre du Fonds national suisse de la recherche scientifique, les enfants bilingues qui bénéficient de l’enseignement de leur langue d’origine ont un taux de redoub-lement inférieur à celui des enfants monolingues. Et puis, avec la langue on apprend la culture. Ces enfants vont peut-être donner de nouvelles idées dans quelques années et contribuer à des changements en Arménie … »
L’enseignement de la langue et de la culture arméniennes aux jeunes générations reste un défi majeur dans la diaspora. On ne peut que saluer les efforts entrepris dans ce domaine qui reflètent une prise de conscience de plus en plus solide quant à l’importance du rôle de la langue dans l’identité arménienne.
Pour des renseignements:
moush.association@gmail.com
ou +41 (0)76 651 36 87 après 17h00
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