LA BIBLIOTHÈQUE DU CENTRE ARMÉNIEN DE TROINEX

Initiée par feu Gronik Papazian dans le cadre de la Fondation Saint Grégoire l’Illuminateur et hébergée dans le Centre nouvellement achevé, la première inauguration de la Bibliothèque remonte à 1997. Mais c’est en 1999, lors d’une visite du président de l’époque Robert Kotcharian, qu’elle entre officiellement dans le patrimoine arménien.

Nevrig Azadian est alors nommée Bibliothécaire responsable. Elle se consacre avec enthousiasme et brio à cette tâche difficile, mais  passionnante. Installée dans une première pièce exigüe mais élégamment meublée, elle a pour tâche le tri et l’alphabétisation de quelque 1300 volumes, arrivés dans de gros cartons! Depuis l’année 2014, la place s’étant avérée insuffisante, la bibliothèque a pu déménager dans un nouvel ensemble de trois pièces, permettant ainsi de vous faire découvrir plus de 6’000 ouvrages.

La bibliothèque a reçu en première dotation les ouvrages que Gronik Papazian avait réunis patiemment pendant de nombreuses années. Elle fut rapidement enrichie par les apports répétés de Vahé Gabrache, puis par des donations de livres à la suite de décès dans les familles.

Armand Gaspard, journaliste et écrivain, était l’un des premiers fidèles, de même que Vahé Godel, et d’autres, sans oublier Charles Aznavour dont la présence nous réjouit à chaque fois. Par ailleurs, des personnes désireuses de faire des études approfondies sur l’Arménie bénéficient régulièrement des conseils de Nevrig lors de leur visite à la bibliothèque. Ces contacts et le sérieux qui les entoure, montrent l’intérêt de disposer d’une documentation riche et variée.

En 2011, lors de son passage à Genève, le Président de l’Arménie Serge Sargsyan a fait une halte admirative dans la bibliothèque. Dans de telles occasions, la bibliothécaire montre le gigantesque manuscrit de l’an 1317. Cet ouvrage, réalisé sur l’Ile de Lim, l’une des quatre îles qui entourent le Lac de Van, a fait l’objet d’une étude menée par l’arménologue Bernard Outier. D’ailleurs une armoire consacrée aux livres anciens fait une grande impression. Ils traitent entre autres de la culture et de l’histoire des Arméniens.

Quant aux livres courants, la bibliothèque en compte 4600. Ceux-ci sont méthodiquement rangés sur les rayons des nouveaux locaux. Le stock compte encore 1500 œuvres à répertorier! Une série nous fait voir  d’anciennes richesses étonnantes, dont l’une, datant de 1841, avec une reliure intérieure en or, que l’on n’ose pas feuilleter, tant elle est belle.

On ne peut traverser l’entrée des nouveaux locaux de notre Bibliothèque sans regarder sur la grande table les documents sous verre, parmi lesquels on voit des lettres et des certificats de rescapés, avec leur nom! Tout est manuscrit et calligraphié avec la plus grande application. L’émotion nous gagne; nous restons longuement  devant ces papiers authentiques. Sur cette table figurent aussi des prospectus de l’époque de l’Organisation culturelle arménienne  de 1907 et même des documents de la Société des Etudiants Arméniens de Genève, fondée en 1899. On y voit aussi des passeports de la première République d’Arménie et une impressionnante photo des orphelins de Jbeil  au Liban. Accroché au mur, un portrait dessiné au fusain capte votre regard, c’est celui de Komitas!

Quelques journaux typiques sont aussi captivants et prêtent à de nombreux souvenirs: Reflet édité à Genève en 1975; Erebuni 1984, en français et en allemand; Shnorhali 1996, publié par l’Eglise; Hask, publication du Catholicossat de Cilicie; Sans oublier bien entendu la collection complète du journal Artzakank, publié à Genève depuis 1986. Nous vous suggérons de faire un passage dans ce nouvel espace culturel aménagé où l’on se promène avec intérêt et  passion. Pour vous aider, la bibliothécaire Nevrig Azadian est présente les vendredis après-midi de 15h00 à 19h00 (septembre-juin) et nous lui en sommes infiniment reconnaissants.

E. Baghdassarian, avec le concours et le soutien de notre bibliothécaire

2017-12-01T23:12:24+01:00 15.07.15|COMMUNAUTÉ|

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