INTERVIEW EXCLUSIVE AVEC ARA PAPYAN

Juriste, historien et diplomate, Ara Papyan est le fondateur et président du Centre « Modus Vivendi » pour les sciences sociales à Erevan. Il fut ambassadeur d’Arménie au Canada de 2000 à 2006 et ses recherches portent sur les aspects juridiques de la Question arménienne: le conflit du Karabagh, l’Arménie Wilsonienne (d’après la sentence arbitrale du président américain Woodrow Wilson du 22 novembre 1920). Artush Yeghiazaryan l’a rencontré en été 2016 à Erevan et l’a interviewé pour Artzakank.

Que pensez-vous de la situation socio-économique et géopolitique dans laquelle se trouve l’Arménie aujourd’hui?

Malheureusement, l’Arménie est confrontée à des problèmes sérieux en matière de politique extérieure et intérieure. Sur le plan extérieur, la Russie, isolée de l’Occident, se penche vers une amélioration de ses relations avec la Turquie – qui elle-même subit des pressions – et l’Arménie est prise en étau sur l’axe russo-turque. Compte tenu des intérêts contradictoires des deux pays, il n’est pas probable que ce rapprochement aboutisse à une alliance à long terme mais quelques années devraient suffire pour nuire gravement à l’Arménie. Nous avons eu une situation semblable lors du rapprochement entre la Russie bolchevique et la Turquie kémaliste dans les années 1920. Ces quelques années nous ont coûté la perte de Kars, de Van, d’Erzurum, etc. Aujourd’hui, un tel rapprochement pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l’Artsakh.

Nous avons également de sérieux problèmes sur le plan économique. A mon avis, l’adhésion de l’Arménie à l’Union Economique Eurasiatique dominée par la Russie a été une erreur dans la mesure où elle empêche l’Arménie de mener une politique économique indépendante et compromet ses relations avec l’Occident. Compte tenu de la petite taille du marché intérieur, le producteur arménien est fortement tributaire de ses exportations vers le marché russe appauvri par la chute des prix du pétrole et la baisse du cours du rouble. D’autre part, nous constatons une fuite de capitaux depuis l’Arménie vers la Géorgie en raison de la politique économique souple menée par nos voisins. Non seulement les services douaniers et fiscaux géorgiens fonctionnent de manière plus efficace qu’en Arménie, mais aussi le prix de l’électricité y est nettement moins cher (l’équivalent de 19 dram/Kw contre 49 dram/Kw), ce qui a une incidence considérable sur l’économie arménienne.

Ces derniers temps on parle beaucoup des risques de perdre notre Etat. Ces craintes sont-elles justifiées?

Ce danger est réel pour plusieurs raisons, la première étant l’émigration et le vieillissement démographique. Actuellement, nous avons environ 600 000 retraités qui représentent presqu’un quart de la population. C’est énorme en sachant qu’ils ne seront pas remplacés par des plus jeunes dans la prochaine décennie. D’autre part, il existe un danger extérieur: l’Azerbaïdjan surarmé, qui constitue une menace pour l’Artsakh et l’Arménie. Malgré l’émigration et la baisse des recettes du pétrole, plusieurs projets de grande envergure sont en cours dans ce pays en partenariat avec la Russie ou l’Iran notamment dans l’industrie aéronautique ou automobile. Chez nous, en revanche, hormis des travaux de construction de routes et d’immeubles – financés par des fonds provenant de l’étranger – il n’y a pas eu de projets importants ces dix dernières années. Nos autorités, préoccupées par leurs propres intérêts, dépensent des sommes considérables pour maintenir un corps de police parmi les plus nombreux au monde pour 1000 habitants et représentant la moitié des effectifs de l’armée. Cela montre bien qui sont considérés comme des ennemis par nos dirigeants.

Parlons maintenant de la diaspora que vous connaissez bien. Comment évaluez-vous la tendance dans nos communautés de se con-centrer plus sur le processus de reconnaissance du génocide et de ne pas prêter trop d’attention à ce qui se passe en Arménie?

Le génocide est à l’origine de la formation de la diaspora classique et il était naturel pour les descendants des rescapés dispersés à travers le monde de se concentrer sur les souffrances vécues et les biens spoliés. La lutte pour la reconnaissance du génocide a commencé dans les années 1960 mais auparavant il s’agissait plutôt de revendications territoriales. On a pensé que la reconnaissance serait suivie automatiquement de compensations, y compris territoriales, ce qui était un raisonnement erroné. Dans les années 1990, l’indépendance de l’Arménie a été saluée avec beaucoup d’enthousiasme dans la diaspora mais une implication éventuelle de celle-ci en Arménie n’a pas été vue de bon œil par les autorités de l’époque. Rappelons que la FRA (Fédération révolutionnaire arménienne), une des forces les plus organisées de la diaspora, a été interdite en Arménie. D’autre part, les autorités arméniennes n’ont pas mis en place des conditions favorables pour attirer les investissements  de la diaspora. Certains hommes d’affaires ont néanmoins investi en Arménie mais il y a eu beaucoup de déceptions, très souvent en raison de pratiques illégales de leur part ou de rapports commerciaux sans aucun contrat.

Pendant des années je me suis penché sur la question de nos revendications territoriales et la sentence arbitrale du président Wilson. J’ai crée le Centre Modus Vivendi pour étudier cette problématique mais je comprends aussi que sans l’existence d’une Arménie forte, nous ne pourrons atteindre aucun but. La diaspora doit comprendre que même si le monde entier, y compris la Turquie, devait reconnaitre le génocide, aucune avancée ne pourrait être réalisée si nous n’avons pas un Etat fort. Je pense que les Arméniens de la diaspora devraient tout faire pour renforcer l’Etat arménien aussi pour leurs propres intérêts car la diaspora ne pourra exister sans l’Arménie. Les peuples sans patrie comme les Assyriens et les Tziganes, sont voués à l’assimilation. Quand je parle d’un Etat fort, je ne pense pas seulement à l’économie. Nous avons négligé pendant longtemps les questions telles que les droits de l’homme et la justice, sous prétexte que nous étions dans un état de guerre. Aujourd’hui, nous sommes témoins de violations massives des droits de l’homme, des droits des investisseurs et des injustices dans tous les domaines. La diaspora devrait contribuer à renforcer l’état de droit, la démocratie et la justice en Arménie, qui à leur tour permettront de réduire la corruption. Elle doit aussi s’assurer que ses fonds investis en Arménie bénéficieront d’un mécanisme de surveillance efficace. Autrement, la diaspora ne peut pas jouer un rôle significatif en Arménie, ni participer aux processus décisionnels relatifs aux questions panarméniennes d’importance majeure.

Que pourrait faire la diaspora concrètement pour avoir un impact sur la politique intérieure surtout qu’elle n’est pas homogène et ne dispose pas d’une organisation centrale?

Les Arméniens de la diaspora sont des citoyens de leurs pays de résidence. Ils pourraient attirer l’attention des élus de leurs pays sur les violations des droits de l’homme en Arménie. Au regard du droit international, ces violations ne sont plus seulement l’affaire interne du pays concerné mais touchent l’ensemble de la communauté internationale. Lorsque les hauts-fonctionnaires arméniens voyagent à l’étranger, les représentants de nos communautés devraient leur dire leurs quatre vérités au lieu de se faire photographier avec eux tout sourire et de continuer à les critiquer derrière leurs dos. Ils devraient leur demander des comptes sur les dons envoyés. Les fonctionnaires corrompus devraient ainsi comprendre qu’ils feront l’objet de mépris et de reproches dans la diaspora. Il faudrait faire en sorte que le jugement de l’opinion publique ait un impact sur ces personnes. Les citoyens de l’Arménie sont dans une position vulnérable dans la mesure où les activistes sont systématiquement poursuivis, arrêtés, menacés ou agressés. Mais la plupart des Arméniens de la diaspora n’ont pas ce problème et peuvent adopter une position plus critique.

Après la signature des protocoles arméno-turcs en octobre 2009, nous avons assisté à des manifestations et des protestations dans la diaspora, orchestrées notamment par la FRA. C’était une réaction normale que j’approuve. Mais je ne comprends pas pourquoi la diaspora n’a pas réagi lors de la dernière crise hormis quelques manifestations réunissant à peine une trentaine de personnes. Pourtant, les Arméniens en milliers auraient dû investir les rues. Après tout, il s’agissait de faire cession des terres d’Artsakh. Il s’est avéré que pour la diaspora, nos morts sont plus importants que nos compatriotes vivants! Artsakh est un territoire bien vivant pour lequel nous avons versé et continuons de verser notre sang, dépensons des sommes énormes sur le plan national. A présent, nous sommes arrivés à un stade où nous risquons de le perdre dans son ensemble à cause de la mauvaise politique menée par un groupe de personnes. Si nous perdons l’Artsakh, nous perdrons le Zangezur et les autres provinces par effet domino et ce sera la fin de l’Etat arménien.

Par conséquent, nous pouvons déduire que notre salut ne viendra que d’un système vraiment démocratique?

Oui, notre salut viendra d’un système démocratique basé sur la justice, l’égalité devant la loi et les opportunités égales pour tous les citoyens.

Le mythe selon lequel la Russie serait notre seul et unique salut nous a été inculqué dans le passé. On nous le répète beaucoup ces derniers temps. Ne disposons-nous pas d’autres solutions?

Les relations interétatiques devraient être examinées dans le contexte historique de l’époque car dans certaines situations le même pays peut être votre allié et dans d’autres, l’inverse. A l’époque où l’Arménie était divisée entre les empires perse et ottoman, nos regards étaient tournés vers la Russie en tant que pays chrétien, que nous considérions comme plus progressiste, surtout que nos appels à l’Europe n’avaient pas abouti. Cela est compréhensible dans le contexte de l’époque. En effet, avec les traités de Gulistan (1813) et de Turkmentchaï (1828), quelques développements positifs eurent lieu pour nous et une province arménienne fut créée. Mais les choses ont changé à partir de 1847-8 lorsque les Russes ont mené une politique d’assimilation notamment en nationalisant les écoles arméniennes et en divisant les terres habitées par les Arméniens entre différentes provinces. Malgré ces faits, nous avons gardé notre loyauté envers la Russie dont les intérêts n’étaient pas compatibles avec la création d’un Etat arménien fort. Les Turcs nous ont considérés comme un peuple servant les intérêts de leurs ennemis et notre russophilie est un des facteurs ayant provoqué les massacres dans l’Empire ottoman.

Suite à la révolution bolchévique, la politique russe a complètement changé à notre égard. Mais les Arméniens n’aiment pas parler de ce changement lorsqu’ils évoquent les évènements qui ont empêché la mise en œuvre du Traité de Sèvres. Ils oublient que la Russie a d’une part fourni des armes, des munitions et des experts militaires à Atatürk et d’autre part a affaibli l’armée arménienne en lui assénant des coups de poignard dans le dos. La raison en est que les Turcs combattaient la France et l’Angleterre devenues dorénavant les ennemis de la Russie. Mais il y a une autre raison qui, à mon avis, est plus importante. Après l’échec des tentatives de provoquer une révolution internationale en Europe, les bolchéviques russes ont compris qu’une telle révolution ne serait possible qu’en Orient, dans les pays musulmans, d’où l’importance de la Turquie dont le sultan était considéré comme le Khalif, le chef spirituel de tous les musulmans. C’est pourquoi les Arméniens ont été relégués au second plan et les demandes d’aide que les délégations arméniennes ont présentées à la Russie n’ont pas été prises en compte.

Nous oublions également qu’à l’époque de Pierre le Grand, encouragés par les Russes, sous le commandement de Davit Bek les Arméniens se sont soulevés contre le règne perse. Ils ont attendu en vain l’arrivée des troupes russes et la rébellion a été écrasée dans le sang. Les Méliks du Karabagh, qui s’étaient soulevés contre le Shah, ne pouvaient plus rester sur leurs terres et ont pris le chemin de l’exode avec leurs troupes et leurs biens. C’est pourquoi à partir des années 1700, le nombre des Arméniens a commencé à diminuer au Karabagh et les tribus turcophones musulmanes ont occupé graduellement une place prédominante.

Il faut avoir un regard global sur les relations arméno-russes. Actuellement, la Russie mène une politique anti-arménienne par la vente d’armes offensives à nos ennemis et toute une série d’autres actions. Elle contrôle les secteurs les plus importants de notre économie suite à l’accord « propriété contre dettes » signé avec Erevan.

Que pensez-vous des avis selon lesquels la Turquie pourrait nous attaquer si la base militaire 102 de l’armée russe n’existait pas à Gyumri?

Dans les années 1988-9 nous avons cru que l’URSS dont nous faisions partie nous protégerait à Soumgaït et à Bakou et nous avons vu ce qui s’est passé. Maintenant nous pensons que la Russie nous protégera mais en réalité nous n’en savons rien. Nous ignorons si la Turquie a l’intention de nous attaquer et nous ne savons pas non plus si les troupes de la base 102 nous trahiront ou non en cas d’une agression turque. Nous nous basons simplement sur des suppositions. Par contre, nous savons bien qu’après la révolution de 1917, en raison du retrait des forces russes nous nous sommes retrouvés seuls devant l’ennemi et avons subi des pertes. En 1920, après le retour des Russes, nous avons perdu les territoires que nous avions regagnés en 1919. Plus tard, au début des années 1990, ils ont combattu contre nous à Chahumyan et ont provoqué l’exode de tous les Arméniens de la région. Après leur départ, nous avons remporté des victoires (1992-5) alors que cette base militaire n’existait pas encore. Maintenant les Russes sont de retour et nous commençons à subir des pertes.

Prenons un exemple concret: Nous avons un traité avec la Russie – l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC) – qui prévoit la défense des frontières d’Arménie. Mais lorsque l’Azerbaïdjan tire sur les villages de la province de Tavush, pourquoi cette base militaire ne nous défend-elle pas? Quelles garanties avons-nous qu’elle nous défendra contre une éventuelle agression turque sur l’Arménie? Et même si elle nous défendait, nous ne savons pas si elle interviendra le premier ou seulement le cinquième jour de l’attaque. Nous pouvons seulement affirmer que cette base est supposée constituer un des facteurs dissuasifs contre une telle agression de la part de la Turquie. Mais rien n’est sûr.

Dernièrement on parle beaucoup du retrait éventuel des forces arméniennes de 5 ou de 7 régions autour du Karabagh. Pourtant, il semblerait que le peuple et une partie de l’élite du Karabagh sont opposés à toute cession de territoire à l’Azerbaïdjan. Qu’elle est votre avis à ce sujet?

Les discussions sur la cession de territoires ont commencé déjà avec l’accord de Bishkek en 1994. Les principes de Madrid (2007) et de Kazan (2011) ainsi que le dernier plan Lavrov prévoient tous la cession de territoires contre la reconnaissance d’un certain statut pour le Karabagh. D’ailleurs, le président Serge Sargsyan a affirmé à plusieurs reprises son accord au retour des sept régions à l’Azerbaïdjan en ajoutant qu’il n’y aura pas de concessions unilatérales. En effet, les principes susmentionnés prévoient en gros le retour de 7 régions contre un statut transitoire pour le Karabagh. Attention, il ne s’agit pas de reconnaître l’indépendance du Karabagh mais seulement un statut transitoire dont nous ignorons la définition. C’est après le retour des réfugiés, entre 600 et 700 mille selon l’Azerbaïdjan, que le statut serait décidé par un référendum… Il est évident que la cession de tout territoire porterait atteinte au système de défense arménien. Le plan Lavrov n’est que la continuation de ce projet qui fait partie des efforts russes visant à assurer l’adhésion de l’Azerbaïdjan à l’Union économique eurasienne.

Quant à l’opposition du peuple et des dirigeants du Karabagh à la cession de territoires, leurs opinions ne sont pas prises en compte dans la mesure où ils ne participent pas aux négociations et ne sont pas reconnus par la communauté internationale. S’ils sont opposés à ce plan, ils n’ont qu’à écrire aux autorités de la République d’Arménie pour leur demander de se retirer de la table des négociations et de leur laisser discuter directement avec l’Azerbaïdjan.

Par ailleurs, il ne faut pas croire que les territoires seraient cédés sur la base d’un accord. La cession pourrait se réaliser dans le cadre d’une guerre qui nous coûterait des centaines, voire des milliers de morts; les forces arméniennes battraient en retraite, puis l’armée russe arrêterait l’avancée des forces azéries et des forces de paix seraient stationnées dans la région. La Russie interviendrait ainsi pour nous sauver entre guillemets, ferait interposer des forces de paix et par conséquent, aurait un meilleur contrôle de la région et de la frontière iranienne et disposerait de leviers de pression vis à vis de l’Azerbaïdjan. Dans un tel cas, nos dirigeants signeraient le retour des territoires en nous expliquant que nous avons perdu la guerre contre l’adversaire qui était plus fort que nous, et le peuple serait mis devant le fait accompli. La guerre de quatre jours en est un bon exemple. Elle a fait apparaître au grand jour d’énormes lacunes au sein de l’armée qui explique le nombre important de morts parmi les militaires mais aucune condamnation n’a été prononcée à ce jour. De surcroît, les autorités essayent de présenter ce qui s’est passé comme une victoire pour les Arméniens, qui auraient empêché les forces azéries de s’emparer de davantage de territoires. Cependant, le fait est que suite à cette guerre la ligne de front s’est déplacée en notre défaveur.

Ne pensez-vous pas que nous, les citoyens, avons aussi notre part de responsabilité pour avoir permis à nos autorités d’agir de la sorte?

Les citoyens ont fait plusieurs tentatives. Ils sont descendus dans la rue du 17 au 31 juillet dernier surtout pour défendre leurs propres intérêts et exprimer leur mécontentement envers ce régime. Le soutien aux hommes armés retranchés au commissariat de police était secondaire. Mais leurs actions n’ont pas été couronnées de succès. Quand vous avez un corps de police bien armé ainsi qu’un parquet et des tribunaux qui sont prêts à qualifier les actions des citoyens de crimes punissables par des peines d’emprisonnement allant de 4 à 8 ans, voire de 20 ans – je précise que certains individus risquent 20 ans de prison pour soutien au groupe armé à cause d’un contact téléphonique – comment voulez-vous que ces citoyens non-armés remportent une victoire? Même si notre peuple envahissait les rues par centaines de milliers, nos autorités n’hésiteraient pas, si nécessaire, à donner l’ordre de leur tirer dessus. Elles pourraient même céder le Karabagh pour garder le pouvoir. Par conséquent, notre peuple ne peut pas être reproché à cet égard. J’ai été sur place lors de ces manifestations (ndlr: 17-31 juillet 2016) et j’ai vu comment les forces de l’ordre attaquaient les manifestants en faisant usage de force sans distinction et de façon disproportionnée. Cette violence donnait l’impression que les policiers en question combattaient nos ennemis. Cette terreur envers les citoyens provoque de la haine qui est très dangereuse. Si l’on essaye de céder des territoires à l’Azerbaïdjan, je pense qu’une partie de l’armée se révolterait et le pays pourrait s’enliser alors dans une guerre civile.

L’abandon des territoires au Karabagh ne peut pas nous être imposé. Seuls de nouveaux dirigeants élus démocratiquement et bénéficiant de la confiance et du soutien du peuple pourraient décider de leur sort.

Août 2016

2017-10-17T18:38:32+02:00 17.11.16|ARMÉNIE & ARTSAKH, INTERVIEWS|

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