VERNISSAGE DE L’EXPOSITION DES OEUVRES DE HOURIE MINASSIAN

Le 5 mai 2022 fut une grande journée pour la librairie-café Arménie, Culture et Saveurs qui avait ouvert ses portes le 10 septembre 2021. Après des mois d’isolement dû au Covid-19, le comité a organisé son premier évènement culturel pour inaugurer officiellement ce lieu hautement symbolique, près de l’ambassade de la République d’Arménie, en plein centre de Genève internationale. Le vernissage de l’exposition des œuvres de l’aquarelliste Hourie Minassian a rassemblé un public hétéroclite venu admirer les tableaux de l’artiste et échanger dans une ambiance chaleureuse tout en dégustant le bon vin arménien et les spécialités maison préparées avec amour. A cette occasion, les invités ont pu également découvrir le grand choix de livres et souvenirs arméniens.

L’exposition peut encore être visitée jusqu’au 30 juillet 2022 dans les locaux de ce petit coin d’Arménie sis au 55, rue de Lausanne à Genève. Les peintures aquarelles et acryliques exposées font voyager le spectateur à travers des paysages variés du Liban, de la Suisse et d’ailleurs. Hourie Minassian souhaite offrir le bénéfice de leur vente en faveur des enfants d’Arménie atteints de cancer.

Née à Alep en Syrie, Hourie Minassian a fait ses études d’infirmières en soins généraux au Liban, suivie d’une formation pour la fonction d enseignante à l’école des Cadres à Paris. Après une spécialisation en soins intensifs et réanimation à Genève, elle retourne au Liban. Chargée de cours à l’Université St. Joseph, section des soins infirmiers à Beyrouth, elle fait en parallèle une maîtrise en réanimation et soins intensifs. En 1988 elle s’installe à Genève où elle est engagée dans un premier temps dans un laboratoire d’analyses médicales comme hygiéniste et par la suite aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG).

En 1995 elle est nommée responsable Qualité et Hygiène au sein de cet établissement pour participer au projet de restructuration des cuisines (distribution  de 10.000 repas jour) en vue  d’une certification  ISO 9000 recommandée par l’OMS; raison pour laquelle elle retourne à l’université Kurt Bösch en Valais pour obtenir un Master en Total  Quality Management (MTQM). Une fois cet objectif atteint, elle occupe le poste  d’infirmière chargée de logistique à la Direction des Soins jusqu’à sa retraite en 2013.

Forte de son expérience de terrain en milieu hospitalier, elle publie en 2017 aux Editions Edilivre «HACCP: le plat de résistance de la cuisine collective» un guide pratique à destination des professionnels de la restauration collective exerçant dans les hôpitaux, cliniques et hôtels ainsi qu’aux responsables qualité.

Malgré une vie professionnelle intense et les défis qu’elle a dû relever à cause de la guerre au Liban et lors de ses déplacements entre la Syrie, le Liban, la France et la Suisse, Hourie Minassian trouve le temps de peindre « comme un échappatoire » dit-elle, pour faire face aux aléas de la vie. Étant autodidacte, elle raconte avec beaucoup d’humour ses premiers pas dans la peinture: « Je voulais peindre des paysages libanais et j’avais une photo comme modèle. J’ai commencé par l’agrandir avec un compas, un rapporteur et une équerre … mes enfants se sont mis à rigoler … je faisais tout faux…« .

Hourie Minassian explique son parcours d’aquarelliste en citant Molière:

L’aquarelle est pressante et veut sans complaisance

Qu’un peintre s’accommode à son impatience,

La traite à sa manière et d’un travail soudain,

Saisisse le moment qu’elle donne à sa main.

La sévère rigueur de ce moment qui passe

Aux erreurs d’un pinceau ne fait aucune grâce.

Avec elle il n’est point de retour à traiter

Et tout au premier coup se doit exécuter.

Elle ajoute: « La représentation de l’aquarelle que fait Molière correspond bien à mon caractère. Impatiente et débordante d’énergie, cette technique me convient parfaitement. Depuis mon jeune âge j’ai toujours peint dans ma tête. À l’école, au cours de dessin mon esprit s’évadait par la fenêtre pour admirer les maisons en pierre de taille au milieu des jardins fleuris avec leur perron à double rampe. Lors des consignes de « dessin libre » mon regard se portait automatiquement sur les thèmes architecturaux.

Le choix du métier a été tout autre, mais la nostalgie du dessin est restée omniprésente.

Des années plus tard, j’arrive en Suisse, après avoir vécue 7 ans de guerre au Liban, cette envie de peindre ressurgit, je décide de prendre le pinceau, en autodidacte, je me lance dans l’aventure.

Attirée par les impressionnistes, j’ai copié bon nombre d’entre eux. Une fois la technique maîtrisée, je fixais les paysages sur une pellicule pour les peindre et laisser faire mon imagination. L’irrespect de certaines perspectives, m’obligeait à refaire plusieurs fois le même tableau, mon but étant de transmettre un ressenti. Le meilleur moyen d’y parvenir était de jouer avec les couleurs, de les faire vibrer en alternant les ombres et les lumières.

Des années après, je suis passée à l’acrylique. Cette technique très différente de la première a ses avantages: la superposition des couleurs réduit le stress, la manipulation tactile des pigments rend le travail plus sensuel. L’abstrait permet à chaque « visiteur » de se projeter dans son moi profond et découvrir le sens que lui donne une œuvre. »

2022-07-18T16:15:43+02:00 18.07.22|COMMUNAUTÉ, GÉNÉRAL|