Créée à Genève en 2000, la Fondation Cédric Martin est le fruit d’une longue et profonde réflexion de Danielle et Jacques Martin, pour perpétuer la mémoire et l’engagement de leur fils Cédric, disparu tragiquement à l’âge de 32 ans.
Le 4 juin 1996 au Burundi, un convoi du CICR est pris dans une embuscade. Des inconnus ouvrent le feu sur les véhicules. Parmi les victimes froidement assassinées, se trouvent trois délégués du CICR, dont Cédric Martin.
Géologue de profession, Cédric s’était engagé pour la Croix-Rouge en qualité d’hydrogéologue et d’ingénieur sanitaire dans plusieurs missions en Bosnie, au Rwanda et au Burundi en travaillant à l’assainissement et à l’adduction des eaux mais aussi à la mise en place d’infrastructures sanitaires dans les camps de réfugiés et les établissements pénitentiaires.
« Une goutte d’eau pour les plus démunis »: C’est avec cette devise que les parents de Cédric ont créé la Fondation portant son nom dans le but de venir en aide à des communautés nécessitant une urgente amélioration de leur situation sanitaire, notamment en matière d’assainissement et de distribution des eaux.
Les activités de la Fondation ont débuté au Nicaragua par le financement de divers travaux d’adduction d’eau, de construction de latrines et de réhabilitation de puits dans plusieurs villages défavorisés. La Fondation s’est impliquée également en Inde en soutenant entre autres la réalisation et la réhabilitation de puits ainsi que de nombreux équipements sanitaires, latrines et douches. Elle a en outre soutenu plusieurs projets au Népal, au Maroc, en Bulgarie et en Suisse ainsi qu’en Arménie où elle est présente depuis 2008.
Pourquoi l’Arménie?
En 2007, lors d’un voyage à Paris, Jacques et Danielle Martin font la connaissance du pasteur Samuel Sahagian et de Jacques Matossian, de l’association SPFA (Solidarité Protestante France Arménie), par l’intermédiaire d’un couple rencontré lors d’une croisière quelques temps auparavant. En avril 2008, les Martin participent à un voyage en Arménie organisé par la SPFA qui leur fait découvrir le pays. C’est ainsi que la Fondation Cédric Martin noue des relations privilégiées avec la SPFA à Paris et en Arménie en commençant par le financement de 2 réservoirs et la pose de 13 km de canalisation dans le village de Khnapat en Artsakh, en collaboration avec la fondation suisse Armenianos et le ministère de l’Eau et de l’Environnement du Haut-Karabagh.
Par la suite, la Fondation Cédric Martin finance directement les travaux d’adduction d’eau, sous la direction de Jacques Matossian, responsable des projets d’infrastructure de la SPFA, des villages de Khndzrestan (2009), Khramort (2010), Khatchmatch (2011), Khantsk (2012), Khnatsakh (2013), Nakhidjevanik (2014), Vardadzor (2015), Tsaghkachat (2016), Hatsi (2017), Astghachen (2018), Vazge-nachen (2019) et, peu avant la guerre, le village de Tsakouri (2020).
Parallèlement à ces financements, la Fondation participe à la réfection d’installations sanitaires dans différentes écoles maternelles et primaires à Erevan, à Gumri et à Martuni en Artsakh.
En 2018, pour célébrer les 10 ans de présence et d’aide de la Fondation Cédric Martin en Artsakh, une cérémonie a eu lieu à Chouchi, suivie par l’inauguration d’un monument en forme de goutte d’eau et d’une fontaine.
Après le décès de Jacques Martin en 2018, c’est Dominique Privat, le cousin germain de Cédric Martin, qui assume la présidence du conseil de fondation composé de 5 membres, dont la maman de Cédric.
« Les trois pays principaux avec lesquels nous avons travaillé et continuerons à travailler sont le Nicaragua, l’Inde et l’Arménie en finançant, si possible, un projet par pays, par année » dit M. Privat. Le 27 mai 2022, il a participé à l’inauguration des chambres d’hôtes de l’Union des handicapés PYUNIC à Erevan. « Dans ce projet, la Fondation Cédric Martin a financé l’ensemble des blocs sanitaires comprenant lavabos, WC et douches adaptés aux handicapés, alors que les murs et les aménagements des chambres ont été financés par d’autres personnes et/ou organisations, dont notre partenaire la SPFA et Monsieur Alexandre Bal et ses amis. »
Durant 2021, la Fondation a également financé la partie « eau » dans la construction d’une cuisine-cantine du Centre « Entanik » à Gyumri, qui permet à de nombreux jeunes de faire un apprentissage de cuisinier et sert gratuitement des repas à des jeunes défavorisés, notamment à des orphelins ou à des blessés et handicapés de guerre.
En ce qui concerne le choix et le suivi des projets sur place, « dans tous les pays où nous travaillons, nous avons toujours une personne ou une association de référence et de confiance. Pour l’Arménie, nous sommes actuellement partenaires de la SPFA Paris, si je puis dire, qui nous fait parvenir toute la documentation technique et financière relative aux projets qu’elle nous propose. Une fois le projet adopté par notre conseil de fondation et les fonds transférés, ce sont les collaborateurs de la SPFA Arménie qui assurent la gestion et le suivi de la réalisation du projet. » explique Dominique Privat.
Le nouveau projet à l’étude de la Fondation en Arménie pour 2022 consisterait à financer la rénovation des sanitaires de l’École d’art du village d’Azatamout dans la province de Tavush. « Cette année, pour la première fois, je me suis rendu sur place avant de financer le projet pour mieux visualiser les besoins. En effet, il est important de comprendre le projet et être convaincu de ce que nous ferons. Créée en 1979, cette école qui accueille actuellement 105 enfants n’a jamais été rénovée. Différents ateliers y fonctionnent comme celui du piano, du violon, du kanone, du dehole, du chevi, des danses et de la peinture. »
« Nous étudions également un autre projet un peu particulier. Il s’agirait du financement d’une cascade de la santé mentale dans le cadre de la création d’un nouveau centre de réhabilitation situé dans le village de Proshyan de la province de Kotayk. Ce centre, déjà opérationnel en partie, est destiné dans un premier temps à accueillir et à assurer la réhabilitation mentale, intellectuelle et sociale des victimes de la guerre de 44 jours, ainsi que des membres de leurs familles. »
Les membres du conseil de Fondation sont tous des bénévoles. La Fondation n’a pas d’employés et les charges sont limitées aux frais inévitables. « Pendant la présidence de mon oncle, un ancien banquier, il y avait très peu de fonds de l’extérieur » fait remarquer M. Privat. « Les projets étaient financés pour une grande partie par les ressources de la Fondation, ainsi que par des connaissances de mon oncle. Cependant, suite à son décès en 2018, nous sommes perpétuellement à la recherche de nouveaux donateurs car actuellement, il s’agit surtout de dons de la part des connaissances de la famille Martin, de mes propres amis, etc. De plus, notre principe consiste désormais, lors de tout nouveau projet, à trouver à peu près 50% de fonds étrangers, provenant de dons privés, le reste étant financé par la Fondation. Nous sommes dès lors continuellement à la recherche de nouveaux donateurs publics et privés afin de nous permettre de continuer au mieux notre mission. »
M.S.
Des informations plus détaillées sur les projets de la Fondation sont disponibles sur www.f-cm.ch
Pour faire un don déductible des impôts:
FONDATION CEDRIC MARTIN – Banque Raiffeisen Rive Gauche – IBAN: CH49 8080 8009 0208 8301 6
(Crédit photos: Fondation Cédric Martin)