Ndlr: L’année passée nous avions publié un article d’Aram Gyumishyan, directeur adjoint de TUMO, concernant les objectifs, le fonctionnement et la philosophie de ce Centre des technologies créatives (N° 200 septembre/octobre 2015 « Tumo: un tremplin vers le monde de la technologie »). Aujourd’hui, Alik Garibian (17 ans) partage avec nos lecteurs son expérience dans ce lieu unique.
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Un peu en dehors de la ville d’Erevan, il existe un centre: le centre Tumo (Tumo Center for Creative Technologies). Il est ouvert toute l’année sauf au mois d’août et il permet aux enfants arméniens de prendre différents cours extrascolaires gratuitement. Ainsi, près de 6000 élèves passent dans ce centre pour participer à des cours de photographie, de création de films, de robotique, d’animation, d’écriture de scénario, de développement de jeux vidéos, de dessin, de composition musicale, de graphisme en 2D, de programmation, ou encore de modélisation 3D, avec des professeurs spécialisés dans le domaine qu’ils enseignent.
Pour apprendre à ces jeunes, le centre s’est donné les moyens: en effet, on y trouve près de 3000 ordinateurs de la marque Apple, une salle de cinéma 3D, un studio de musique et une «game room» qui contient toutes sortes de consoles et jeux vidéos. Mais le centre possède également un parc ouvert à tous avec son aire de jeu, son terrain de basket et son terrain de football. Ainsi l’occasion est donnée aux élèves d’entrer dans l’équipe de basket ou de football du centre ou de participer aux entrainements hebdomadaires de boxe thaï. Il y a également une cafétéria.
Cependant, ce centre n’est pas réservé aux Arméniens d’Arménie. Chaque année, de mi-juin jusqu’à la fin du mois de juillet, il y a le Tumo Summer Camp. Ainsi, les jeunes de 12 à 18 ans pour la plupart d’origine arménienne et venant du monde entier peuvent participer au programme pendant 1 à 6 semaines. Par exemple cette année, il y avait des participants d’Egypte, de Turquie, des Etats-Unis, de Suisse, de Singapour, de Russie, du Canada, de Chypre, des Emirats Arabes Unis, du Liban et de Géorgie. A ces jeunes s’ajoutent des jeunes arméniens venant des autres régions d’Arménie qu’Erevan. Ces derniers peuvent venir gratuitement à ce camp grâce à un système de parrainage. En effet, il s’agit de jeunes brillants mais avec peu de moyens puisqu’ils ont dû gagner des concours afin de pouvoir participer au camp. Il y avait par exemple des jeunes qui habitaient à la frontière avec l’Azerbaïdjan et c’était très intéressant de les entendre parler de la façon dont ils vivaient là-bas. Tout comme avec les Arméniens de Turquie qui partageaient avec les autres leurs expériences de la vie en tant qu’Arménien là-bas. La diversité de la provenance des «camper» donne l’opportunité de créer des liens avec d’autres Arméniens qui viennent de l’autre bout du monde.
Quant à l’organisation des journées au centre, nous avions 2 cours de 2 heures chaque matin. Nous pouvions les choisir parmi les cours énumérés ci-dessus. La langue d’enseignement est l’anglais ou l’arménien, selon les participants. L’après-midi, nous participions à différentes activités aussi diverses que le sport, les visites culturelles (Matenadaran, Tzitzernakaberd, Garni, Geghart, Etchmiadzine,… sans jamais trop s’éloigner d’Erevan), la piscine, le bowling, le karting, le paint-ball, etc. Bien sûr, rien n’est obligatoire. Le samedi, nous visitions d’autres sites d’Arménie comme Tsaghkadzor, Haghbat-Sanahin ou Gumri. Le dimanche et les soirées, il n’y avait aucun programme officiel mais la plupart du temps, les jeunes organisaient des sorties entre-eux. Toutes les activités étaient encadrées par un groupe de jeunes moniteurs très sympa qui sont ou étaient élèves durant l’année à Tumo. Ils se joignaient souvent aux «campers» pour les activités hors Tumo et venaient passer du temps avec ceux qui restaient à l’hôtel/hostel Kantar.
Finalement, Tumo est un endroit extraordinaire que ce soit pour ses cours qui sont intéressants et ludiques ou les participants qu’on y rencontre. On y va une fois et on finit par y retourner les années suivantes parce qu’on s’attache aux personnes, à Tumo et à l’Arménie.
Alik GARIBIAN
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