PORTRAIT D’ARTISTE

C’est le titre d’un CD qui vient de paraître comprenant 24 œuvres de compositeurs divers allant du fin dix-huitième (Rossini) au vingt-et-unième (Montsalvatge) siècles, interprétées magistralement en sept langues différentes, par la voix chaude, ample et veloutée de la mezzo-soprano Juliette GALSTIAN, nommée depuis 2013 enseignante de chant au Conservatoire de Genève, accompagnée au piano par la talentueuse Claude LAVOIX, également professeur de formation musicale au Conservatoire de Paris.

L’osmose entre les deux artistes s’opère dès les premières notes de Vaga luna che inargenti, l’ariette composée par le mélodiste Bellini en 1833. O del moi amato ben, une œuvre rarement enregistrée du compositeur italien Donaudy, écrite dans le style d’un air antique, au répertoire d’un Caruso ou plus récemment d’un Bocelli, nous plonge dans une mélancolie suave. Suivent trois œuvres de R. Strauss, dont nous fêtons les 150 ans de sa naissance cette année et son incontournable Zueignung (Dédicace), qui était également au programme de Varduhi KHATCHTRYAN le 7 décembre dernier, puis deux œuvres d’Hugo Wolf, tirées de son cycle sur les poèmes de Mörike, qui requièrent une intériorisation, tant qu’elles reflètent la vie brève et tourmentée du compositeur autrichien d’ascendance slovène. Les chants folkloriques de Komitas Vartabet, de forte inspiration populaire savamment mélangée avec les techniques appropriées aux instruments modernes, nous plongent inéluctablement dans le mysticisme du compositeur et de l’homme d’église. Les œuvres des trois compositeurs russes Rubinstein, Tchaïkovski et Rachmaninov sont les clous de cet enregistrement. L’étendue de la tessiture de la cantatrice s’y déploie à merveille et les inflexions de la voix sont au service de ces chants souvent au programme des chanteurs russes. Dans la Berceuse du compositeur britannique Benjamin Britten, tirée d’un poème de 1561 du poète John Phillip, cinquième morceau d’une suite intitulée A Charm of Lullabies, GALSTIAN nous berce dans une atmosphère d’une nourrice attentionnée. Dans l’Absent de Gounod et la Vocalise de Ravel, la voix se modernise et se corse pour nous amener vers les deux derniers morceaux de Turina et de Montsalvatge, qui nécessitent une certaine souplesse de la part de l’interprète.

La pochette bilingue français-anglais, richement illustrée, contient des notes explicatives détaillées sur les répertoires et les concerts des deux artistes. Tout amoureux de la grande et belle musique devrait posséder ce CD de plus d’une heure (consultez le site www.juliettegalstian.com pour faire plus ample connaissance avec la carrière de l’artiste et passer commande) Voir l’article «BARI GALOUST» GALSTIAN dans Artsakank numéro 98 (juin 1998).

Ara Simsar

2017-12-01T23:28:34+01:00 15.01.15|GÉNÉRAL|

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