Ani EBLIGHATIAN et Armenuhi MAGARDITCHIAN
Colloque sur les identités religieuses de l’Arménie antique
Les 17 et 18 mai 2017, les unités d’archéologie classique et de langue et littérature arméniennes de l’Université de Genève, sous la direction de la professeur Valentina Calzolari et du professeur Lorenz E. Baumer, ont présenté une école doctorale sur la question des identités religieuses de l’Arménie antique. Cette rencontre a permis une réflexion commune et interdisciplinaire entre professeurs et doctorants des universités de Paris, Erevan et Genève, sur les traces des religions antiques de l’Arménie. La seconde journée d’étude a mis l’accent sur les différentes méthodes et les approches d’étude de la religion de l’Arménie.
Ces journées, auxquelles environ 40 personnes ont participé, ont eu pour objectif de donner une esquisse des travaux et études en cours sur les identités religieuses de l’Arménie antique. Comment approcher la religion antique en Arménie? Les intervenants ont proposé une réflexion à travers les traces matérielles et les sources littéraires. Une réflexion commune à travers plusieurs prismes: l’archéologie, la philologie, l’histoire de l’art et l’histoire des religions. Quelles méthodes peuvent amener à une réflexion transversale ? Comment combiner ces différentes lectures et quelles clefs méthodologiques pour une étude pluridisciplinaire?
Projet de doctorat sur les sanctuaires de l’Arménie antique
Armenuhi Magarditchian est diplômée de l’Université de Genève en archéologie classique et langue et littérature arméniennes. Elle a étudié pour son double master la forteresse de Garni et l’évolution de son temple ionique. Cette recherche a été récompensée par le Prix Arditi 2014 de la Faculté des Lettres de l’Université de Genève en tant que mémoire de maîtrise ès lettres le plus créatif, original et rigoureux.
Inscrite en thèse de doctorat depuis début 2017 à l’Université de Genève auprès du Professeur Lorenz E. Baumer, Armenuhi Magarditchian prépare un projet de recherche sur les sanctuaires de l’Arménie antique. Les fouilles archéologiques menées depuis la fin du XIXe siècle dans la partie orientale du plateau arménien (République d’Arménie) ont mis au jour douze sanctuaires antiques. De nombreux témoins archéologiques révèlent la présence de sanctuaires depuis la prise du pouvoir de la dynastie des Artaxides (env. 180 av. J.-C.) jusqu’à la christianisation du pays au début du IVe siècle apr. J.-C. Le matériel votif découvert à l’intérieur des sanctuaires se caractérise par la variété des vestiges (temples, autels, offrandes), par la diversité topographique des lieux de trouvailles (plaines, montagnes, cités, campagne), ainsi que par la multiplicité des provenances des vestiges (local, hellénistique, romain, perse). Bien que ces multiples traces archéologiques témoignent de l’existence, du fonctionnement et de l’utilisation de sanctuaires durant toute l’Antiquité, aucune analyse d’ensemble n’existe à ce sujet. Le projet a pour objectif d’établir une base fondamentale pour l’identification des types de lieux de culte et de leur développement, de comprendre l’implantation topographique d’une Kultlandschaft, et amènera de précieux éléments de réflexion sur la question des différentes influences qui ont forgé l’identité culturelle de la société arménienne durant l’Antiquité.
Article à paraître : Armenuhi Magarditchian, « Garni, temple romain – baptistère chrétien », Revue des Études Arméniennes 37, 2016-2017, p. 175-213, sous presse.
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