LE RÔLE DES FEMMES DANS LE SECTEUR DES TIC EN ARMÉNIE

par Marcus BAGHDASSARIAN

Les femmes ont toujours joué un rôle important dans le monde de la technologie en Arménie. J’en suis conscient car dans la pratique je travaille avec de nombreuses femmes du monde de l’informatique en Arménie. Alors qu’en Europe, on parle constamment de la nécessité d’introduire un quota de femmes pour les postes de direction et de motiver les filles à étudier les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STIM), en Arménie, elles sont beaucoup plus avancées.

Dans cet article, j’aborderai le rôle des femmes dans le domaine des TIC en Arménie.

Comme j’ai écrit dans mes articles précédents et il a été confirmé dans un article paru cet été dans le très prestigieux magazine d’affaires «Forbes», l’Arménie est considérée comme le prochain pôle technologique du monde. Selon cet article, le secteur des technologies en Arménie affiche des taux de croissance annuels à deux chiffres et emploie environ 20000 personnes. Ce qui est intéressant, c’est qu’au moins 30% sont des femmes ou, autrement dit, au moins 6000 femmes travaillent dans le secteur des TIC. Il faut noter que pendant la dernière guerre en Artsakh, de nombreux promoteurs de sexe masculin étaient au front ou étaient absents à cause du COVID-19. Pendant cette période, ce sont les femmes qui ont fait tourner l’industrie, en particulier pour les clients étrangers. Cela a été le cas de ma clientèle, qui ne s’est même pas aperçu de l’absence des hommes. Ces 6000 femmes ont sauvé le secteur technologique de l’effondrement grâce à leur sollicitude et à leur expertise. De plus, le secteur technologique est probablement devenu cette année le pilier de toute l’économie arménienne qui traverse une période difficile.

Le meilleur exemple de femmes jouant un rôle de premier plan dans le domaine des TIC est celui de Marie Lou Papazian, PDG du désormais célèbre centre TUMO, dont elle est la directrice générale depuis sa création. En tant que PDG, Marie Lou Papazian gère le personnel, les activités quotidiennes et les opérations du Centre TUMO. En outre, elle est le principal porte-parole de TUMO et dirige les efforts de collecte de fonds et le programme de franchise. Bien que Marie Lou Papazian soit issue de la Diaspora et ne corresponde pas à l’image typique de l’ex-Union soviétique, elle est néanmoins considérée comme un grand modèle pour de nombreuses jeunes femmes.

D’autres excellents exemples sont certainement toutes les femmes qui travaillent dans des startups à succès et qui souvent même les dirigent. Certaines ont moins de 30 ans. Voici une sélection de ces entreprises et la part des femmes qui y sont actives:

  • Synopsys-Arménie (la plus grande filiale en dehors des États-Unis), l’un des plus grands employeurs arméniens dans le domaine des technologies de l’information avec plus de 650 employés –33% des 600 et quelques ingénieurs sont des femmes. Alors que les femmes ne représentent que 15% au siège de Synopsys dans la Silicon Valley.
  • Digital Pomegranate – l’une des principales agences de développement du flutter au monde, qui est également utilisée par Lady Gaga et l’une des plus grandes entreprises technologiques d’Arménie – avec son PDG Gayane Ghandilyan-Arakelyan –50% des employés et 70% des cadres supérieurs sont des femmes.
  • SoloLearn – une formation gratuite, centrée sur l’étudiant et ouverte au public (voir mon article dans Artzakank N° 229) –avec la co-fondatrice et PDG Yeva Hyusyan – 46% des employés sont des femmes.
  • Embry Tech – une technologie qui transforme toutes sortes de chaussures en un dispositif de suivi des données biométriques et de contrôle du bien-être – avec son co-fondateur et directeur de la conception Nare Gevorgyan –50% de l’équipe fondatrice sont des femmes, tout comme 47% des employés.

De même, Gyumri Information Technologies Center (GITC) ainsi que d’autres institutions sont dirigées par des femmes ou ont des femmes à des postes de direction, comme la Fondation de l’incubateur d’entreprises (EIF), l’incubateur d’entre-prises technologiques et l’agence de développement informatique.

Tout aussi intéressant est «Girls In Tech, Arménie» – une branche locale de l’organisation mondiale à but non lucratif qui vise à mettre fin à l’inégalité des sexes dans les industries de haute technologie et les startups – dont la fondatrice, Seda Papoyan, dirige une équipe de quatre femmes, avec 200 membres inscrits et un réseau de plus de 1000 femmes.

« Les femmes sont vraiment indispensables dans le secteur des technologies, car elles apportent une force et une perspective complémentaires », a déclaré à «Forbes» Nare Gevorgyan d’Embry Tech dans l’article paru l’été passé. « Je suis fière de dire que notre nombre augmente en Arménie. »

Je partage entièrement l’avis de Nare Gevorgyan et suis heureux de constater qu’il y a autant de femmes dans le milieu technologique arménien et de pouvoir travailler avec elles tous les jours.

2021-01-08T17:26:26+01:00 08.01.21|ARMÉNIE & ARTSAKH, ARTICLES, GÉNÉRAL|

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