Les médias ont acquis une telle importance dans nos sociétés qu’il est aujourd’hui difficile d’imaginer une vie sans courriel, sans portail d’information en ligne ou sans réseaux sociaux. Leur rôle classique de fenêtre sur le monde ne cesse de s’accroître. Ils font office de forum pour l’interaction sociale et la communication, offrant un espace pour acheter et vendre des biens, collecter des informations ou encore poster des contenus médiatiques réalisés par les internautes. Nous croulons tous sous une masse d’informations sans précédent. Or, un nombre important d’entre elles sont erronées ou trompeuses, de sorte que la désinformation est devenue un véritable fléau de société.

Ce phénomène touche fortement la société arménienne, notamment depuis la guerre de 44 jours dont les graves répercussions continuent de se faire sentir dans la vie quotidienne. De surcroît, compte tenu de la situation d’instabilité et d’incertitude que connaît l’Arménie, la diffusion de fausses informations (fake news) constitue une réelle menace pour la sécurité nationale.

Face à ce constat, la fondation humanitaire KASA a mis en place une formation destinée aux membres de son équipe et aux bénévoles engagés dans ses différents programmes éducatifs. Ce projet pilote, soutenu par l’Association Humanisme et Solidarité, veut permettre aux participants de mieux se positionner par rapport à l’information.

Zara Lavchian, cheffe des projets de KASA, nous décrit ce programme innovant d’éducation aux médias conçu par son équipe, dont la première phase s’est terminée en mai dernier.

« Ce programme composé de cinq webinaires sur un thème précis avec un spécialiste du domaine, et 8 modules recourt à un mode d’apprentissage à distance par e-learning (blended learning). Par module on entend des vidéos et des textes de référence complémentaires ainsi que des travaux pratiques et des discussions en ligne. Les spécialistes qui animent ces webinaires et créent les modules sont journalistes, experts en médias, psychologues… 

La formation vise à promouvoir une information saine et une bonne santé mentale. Les principaux thèmes traités sont : la société de l’information, le secteur des médias en Arménie, la désinformation, l’infox (fake news) et la propagande, la vérification de l’information, le rôle des médias en termes de sécurité nationale.

 Plus concrètement quels sont les sujets abordés pendant ces webinaires ?

« La formation porte entre autres sur la manière de gérer l’information, de détecter la désinformation et la propagande politique, de comprendre le financement des médias, de vérifier l’information. Mais aussi de trouver les moyens de gérer son stress et ses émotions et d’atteindre un juste équilibre dans notre monde hyper connecté ainsi que d’assurer la sécurité des données sur les plans personnel, familial et professionnel. »

Concernant les travaux pratiques, Zara Lavchian précise :

« Par exemple, dans un des modules, les participants sont invités à visiter un site web précis, à chercher 5 articles susceptibles à leur avis de contenir des informations fallacieuses, et à discuter de leurs observations avec l’animateur du webinaire. »

Outre les cinq modules déjà testés avec ses collaborateurs et volontaires, KASA a préparé en partenariat avec Boon TV huit vidéos thématiques d’environ 15 minutes chacune, présentant des images animées et comprenant dix conseils. Selon un accord avec Boon TV, ces vidéos seront diffusées sur leur chaîne TV à partir de septembre prochain.

Vu l’intérêt suscité par cette formation aux médias, l’équipe de KASA compte l’intégrer dans ses différents programmes éducatifs.

« Quand nous avons mis en place cette formation pour nos collaborateurs, il était prévu que dans un deuxième temps elle serait proposée également aux bénéficiaires de nos programmes. Après le succès de la phase pilote, nous avons donc décidé d’intégrer ces cinq modules et les huit vidéos déjà prêtes à nos programmes destinés aux enseignants, aux parents, aux adolescents et aux jeunes. Ces apports viendront ainsi compléter tous nos programmes éducatifs qui proposent un élément en ligne. »

M.S.