par Alexis KRIKORIAN (Hyestart)
Selon les informations d’ONG de défense des droits humains, confirmées par le CICR, l’Azerbaïdjan détient toujours 33 prisonniers de guerre arméniens, accusés de terrorisme et condamnés, à l’issue de simulacres de procès, à des peines allant de 4 à 20 ans de prison, en violation du droit international et de ses propres engagements dans le cadre de la déclaration de cessez-le-feu du 10 novembre 2020.
L’Azerbaïdjan, qui dispose d’une « politique étatique d’arménophobie systématique, de révisionnisme historique et de haine envers les Arméniens promue par les autorités azerbaïdjanaises » (résolution du Parlement européen du 10 mars 2022), est soupçonné d’utiliser ces hommes comme monnaie d’échange afin d’obtenir toujours plus de concessions de la part de l’Arménie et de l’Artsakh (Haut-Karabagh).
Face à une telle injustice, trois ONG – le centre Covcas pour le droit et la résolution des conflits (Lyon), Hyestart (Genève) et l’Observatoire d’Arménophobie (Paris) – ont décidé de créer le collectif Libertas afin de mener une campagne de solidarité internationale reposant sur le parrainage des prisonniers de guerre arméniens détenus abusivement par l’Azerbaïdjan par des collectivités publiques, des ONG ou des personnalités afin de les protéger des mauvais traitements et d’exiger leur rapatriement dans les meilleurs délais.
A ce jour, sur les 33 prisonniers de guerre officiellement reconnus, 5 sont parrainés par des collectivités en France et des ONG en Ecosse. Il s’agit de:
- – Hrayr Herabian, parrainé par la ville de Valence
- – Grigor Saghatelyan, parrainé par la ville de Lyon
- – Andranik Mikaelyan, parrainé par le réseau
- écossais pour la paix (Scottish Peace Network)
- – Andranik Sukiasyan, parrainé l’association Dove Tales
- – Ludwig Mkrtchyan parrainé par la ville de Bourg-lès-Valence
De nombreuses villes et régions ont été approchées à travers toute l’Europe. Nous espérons un dénouement positif, mais au total il reste encore beaucoup de chemin à parcourir afin de parachever le parrainage de l’ensemble des prisonniers de guerre arméniens. Et ce, d’autant plus qu’outre ces 33 prisonniers de guerre officiels, de nombreuses preuves indiquent l’existence d’au moins 80 autres personnes capturées dont on n’a plus de nouvelles, et dont l’Azerbaïdjan nie l’existence. Le sort de ces « disparus de force » reste incertain, car le CICR ne dispose pas d’informations les concernant, et ne peut leur rendre visite. Dans tous les cas, le parrain s’engage à communiquer sur son parrainage.
Chaque ville ou ONG qui parraine un prisonnier de guerre peut donner corps au parrainage de la manière qu’elle l’entend. Un parrainage peut passer par une visite de solidarité en Arménie à la famille du prisonnier de guerre qui, vous l’imaginez bien, vit dans une angoisse permanente. Le seul lien entre le prisonnier et sa famille est en général limité à un coup de fil de 5 minutes une fois par mois négocié par la Croix-Rouge. Le parrainage peut également passer par l’organisation de réunions publiques faisant la promotion du parrainage en question. L’idée est que chaque collectivité, chaque ONG qui parraine tel ou tel prisonnier de guerre arménien le fasse savoir publiquement le plus possible.
Le collectif Libertas a quant à lui besoin de soutien pour faire vivre la campagne, que ce soit en ligne ou en Arménie afin d’aller à la rencontre des familles et de faire rédiger de manière professionnelle un article sur chaque famille de chaque prisonnier de guerre. Ces articles peuvent être lus sur le blog du collectif Libertas. A terme, le collectif souhaite mettre sur pied une exposition itinérante sur les prisonniers de guerre arméniens qui pourrait voyager de ville en ville ou d’ONG en ONG parrainant un prisonnier de guerre arménien.
En Suisse, le collectif Libertas, outre Hyestart qui en est membre, est heureux de travailler avec Artzakank et l’association Fragments. Si vous lisez cet article et que votre municipalité était prête à parrainer un prisonnier de guerre arménien abusivement détenu par l’Azerbaïdjan, n’hésitez pas à nous contacter (contactlibertas2020@gmail.com). Toutes les bonnes volontés pour soutenir la campagne Libertas sont les bienvenues! Vous pouvez aussi nous suivre sur internet (www.libertas2020.com) ou sur Twitter @FreeArmenianPOW et bientôt sur Facebook.