QUEL RÔLE POUR LA DIASPORA? QUELQUES ÉLÉMENTS DE RÉPONSE DES JEUNES DE NOTRE COMMUNAUTÉ

Pendant la guerre de 44 jours, la jeunesse arménienne de la Diaspora s’est distinguée par un activisme sans précédent. Cela a été le cas également en Suisse même dans les cantons où la communauté arménienne n’a pas une présence importante.

C’est de cette jeunesse que sera probablement issu le futur leadership de notre communauté, qui devra relever les nouveaux défis auxquels les Arméniens sont confrontés. Artzakank a rencontré quelques jeunes pour comprendre leurs sentiments après la défaite militaire de l’Arménie et leur demander comment, à leur avis, notre communauté et la Diaspora en général pourraient contribuer au redressement de l’Arménie et de l’Artsakh.

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Gayané NAROYAN

Comme la plupart des Arméniennes et Arméniens du monde, j’ai suivi avec une profonde inquiétude les événements qui ont conduit à la guerre de 44 jours au Nagorno-Karabakh et à l’accord tripartite de paix. Je me suis retrouvée à affronter la douleur et la perte et à faire face à une sensation d’impuissance. Sur le plan individuel, cela m’a amenée à faire l’expérience d’une partie de mon identité arménienne qui m’était jusqu’à ce moment-là inconnue. Car j’ai été profondément touchée par des événements et des injustices qui se passent dans le présent, alors que la grande partie de mon identité arménienne était bâtie sur des événements du passé. Éprouver ces sensations qui sont en soi négatives m’a aussi conduite à réfléchir sur le fait que j’étais en train de vivre les mêmes sentiments que les autres Arméniennes et Arméniens du monde, et cela indépendamment de leur parcours, de leur pays de provenance et d’autres différences qui souvent s’interposent entre nous.

Ce qui m’a frappée le plus est le fait que cette guerre était prévisible. Comment sommes-nous arrivés à une situation dans laquelle nous avons échoué à donner au Nagorno-Karabakh une stratégie politique, développementale et diplomatique à moyen et longue terme? Cette réflexion n’a pas le but de désigner des coupables ou de se dire que le résultat de la guerre était évitable. Mais je trouve qu’elle peut constituer un bon point de départ pour comprendre ce qui s’est passé et ce que nous – Arméniennes et Arméniens de la diaspora, de l’Artsakh et de la République d’Arménie – pouvons faire pour notre avenir. À mon avis, ce qui vient de se passer nous montre que notre regard est fixé sur le passé, sur les injustices que nous avons subies et les victoires que nous avons fêtées. Bien que le passé soit indispensable, il est fondamental de réussir à élargir notre champ de vision et de réflexion afin de pouvoir construire un avenir solide pour l’arménité. Il est donc temps, à mon avis, de travailler toutes et tous ensemble à la construction d’une nouvelle mentalité et d’une nouvelle identité axées sur l’avenir; sur ce que «être arménien-ne» puisse signifier à l’avenir et les conditions de vie dont nous voulons que les Arméniennes et Arméniens puissent bénéficier. Le point de départ pour cela peuvent être ces sentiments que nous venons de partager et qui nous sont communs. Bien que cela puisse sembler très abstrait et théorique, des actions et initiatives sont déjà en place, comme des projets artistiques ou d’aide humanitaire, qui devraient être renforcés, encouragés et accompagnés de réflexions et d’espaces pour le débat. Cela ne contredit pas le fait que, à l’état actuel, il y a des priorités et des besoins pratiques qui doivent impérativement être traités, comme le soutien et l’assistance aux familles déplacées qui ont fui la guerre et qui se trouvent actuellement en Arménie. Cependant, nous avons besoin de faire un travail plus approfondi afin que nous puissions construire une communauté plus solide et organisée capable de faire face et réagir aux défis qui se présentent et de créer un développement durable. Surtout que cet accord de paix n’est pas une solution qui pourra tenir longtemps.

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Miganouche BAGHRAMIAN

Lorsque le traité du 9 novembre fut annoncé, la seule chose qu’il m’était possible de ressentir était un vide; un sentiment de vide, vacillant du soulagement à l’effroi. Puis sont apparus le déni, la colère, la tristesse et les questionnements. Un déchire-ment en d’autres termes; ce sentiment d’être tiraillée par des forces plus fortes que l’Arménie et aux ambitions bien plus imposantes que celles de notre petit État.

Il est extrêmement difficile de savoir ce dont l’Arménie et l’Artsakh auraient besoin dans un contexte particulièrement instable, tant à l’intérieur du pays, en Arménie, qu’à l’extérieur, avec la situation régionale dans le Caucase et le Moyen-Orient. Selon moi, et basée sur mon expérience vécue en Arménie et en Diaspora, je pense que les citoyens arméniens doivent être mieux sensibilisés à l’esprit critique, en particulier vis-à-vis de la vie politique, mais également avoir un lien bien plus fort avec la Diaspora qui a réellement un rôle à jouer dans la vie et la prospérité de l’Arménie.

Il est probable qu’une partie des Arméniens au pays ressentent comme une ingérence la volonté de certaines figures ou activistes de la Diaspora de s’investir dans les questions sociales et politiques de l’Arménie. Cependant il n’est également plus possible pour la Diaspora d’agir en bienfaiteur aveugle ou d’être en retrait par manque de confiance envers les institutions arméniennes. Ce n’est pas sans rappeler qu’actuellement l’écrasante majorité de la population arménienne (issue des diverses vagues d’immigrations et d’exil) vit hors d’Arménie et que celle-ci a bien plus accès aux informations liées à la patrie qu’auparavant.

Cette majorité se constitue chaque jour un peu plus de nouveaux membres venus d’Arménie, et elle se dote de plus en plus du passeport et de la citoyenneté arméniens. Quant aux Arméniens de la Diaspora, on ne peut s’attendre à un changement de mentalité en Arménie envers les diasporiques, si ces derniers ne s’efforcent pas de mieux comprendre la réalité sociale et politique au sein du pays. L’Ouest et l’Est sont différents. Les idéaux sociaux et politiques «des lumières» ne peuvent être appliqués à la lettre par des régions qui connaissent guerre, pauvreté extrême et grave crise démographique.

Ce n’est que lorsque l’un aura fait un pas vers l’autre, qu’il sera possible de bâtir des choses ensemble.

Il y a également un élément d’ordre psychologique qu’on ne peut occulter et qui se retrouve tant en Diaspora qu’au pays et, qui selon moi, rend difficile la construction et le renforcement de la patrie: l’ego, l’égoïsme, l’égocentrisme, l’égotisme. Ce défaut a le pouvoir d’anéantir toutes tentatives humbles, sin-cères et professionnelles dans la mise en place de projets intéressants, et il est fort probable que ce soit l’histoire arménienne qui soit la cause d’un tel renforcement de l’Ego en chacun de nous. Nous devons apprendre à déconstruire le Moi pour créer un Nous. Nous devons investir et s’investir. Aider à distance ne suffit plus.

En tant qu’Arméniens de Suisse, d’Europe, de la Diaspora, une grande chance nous est donnée: celle de pouvoir travailler sur soi afin de devenir de meilleurs membres au sein d’une communauté, mais également de meilleurs citoyens ou futurs citoyens et enfin de devenir de vrais acteurs dans un pays où beaucoup est à construire, où tout est à faire, à améliorer, à créer.

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La guerre en Artsakh déclenchée par l’Azerbaïdjan le 27 septembre dernier était à prévoir. En effet, tous les signaux étaient au rouge. D’abord, il faut prendre en compte que notre victoire d’il y a trente ans était restée en travers de la gorge des Azéris. Riche en pétrole et gaz, ce pays a tout pour plaire aux Occidentaux, dont notamment les pays membres du groupe de Minsk. Dès lors, le territoire de l’Artsakh était l’objet d’enjeux qui ont dépassé notre petit pays. Effectivement, l’accès aux ressources énergétiques de l’Azerbaïdjan sont d’une importance capitale pour eux.

À cela s’ajoute la guerre de quatre jours d’avril 2016 et celle de juillet 2020. L’offensive lancée en été 2020 avait permis à nos opposants de tester leur artillerie. En effet, c’est à ce moment-là que des drones avaient pu être utilisés de manière relativement importante. Ce qui est à déplorer c’est qu’entre la première attaque de 2020 et celle du 27 septembre, l’armée de l’Artsakh et de l’Arménie n’avaient pas pu se préparer de manière à anticiper correctement les attaques de ces drones. Que s’est-il réellement passé dans les prises de décisions et sur le terrain? Les versions divergent…

Mené par une grande volonté d’aider les Arméniens de l’Artsakh et engagé dans la Diaspora, c’est avec beaucoup de frustration, de colère, de déception, d’incompréhension mais à la fois de soulagement que j’ai subi cette nouvelle. Néanmoins, c’est le sentiment d’impuissance qui m’a le plus rongé pendant les jours qui ont suivi.

Aujourd’hui, nous devons encaisser et avancer. Il est essentiel pour notre communauté d’être proactif afin d’anticiper tout risque de nouvelle attaque et de défaite. Pour ce faire, il faut à mon sens agir sur plusieurs fronts: principalement en développant une capacité de communication afin d’avoir une présence médiatique en temps de crise comme en dehors; développer une présence politique dans la Diaspora; mais également rendre attrayant l’Arménie et l’Arstakh en termes économiques.

Tout d’abord, comme nous avons pu le voir, les médias ont joué un très grand rôle lors de cette guerre. Nous avons pu crier aussi fort que l’on voulait, les milliards investis dans le lobbying par les Azéris ont été plus efficaces. Malgré tout, lorsque nous avons souhaité communiquer au travers de certains médias, les frais étaient très élevés et le résultat n’aurait pas été très efficace compte tenu du nombre d’articles pro-azéris. Il nous faut donc mettre en place des processus de communication bien plus efficaces et moins onéreux, je pense notamment aux réseaux sociaux. La centralisation des informations et des documents à partager sur ces plateformes est également nécessaire pour que le message envoyé soit davantage réussi.

Puis, dans le but de compléter notre communication et de défendre nos intérêts, il est primordial que les membres de notre communauté puissent s’impliquer dans la politique locale et d’y établir un réseau. Pour illustrer l’importance de cette démarche, nous pouvons citer la condamnation de cette attaque par le Conseil municipal de la Ville de Genève.

Finalement, afin que l’Arménie et l’Artsakh puissent susciter de l’intérêt pour la communauté internationale, il est nécessaire de développer une économie forte. Comment? Cela doit passer à travers l’éducation et l’entreprenariat. S’éduquer dans les métiers d’avenir et à forte valeur ajoutée est la solution. De plus, la technologie actuelle nous permet de suivre des cours à distance/en ligne. Et pourquoi ne pas mettre en place un programme éducatif depuis la Diaspora?

En sus de l’éducation, il s’agirait de mettre en place des partenariats entre des entreprises et/ou des établissements publics étrangers afin de créer de l’emploi tout en maintenant une connexion entre l’Arménie/l’Artsakh et l’ét-ranger. Ainsi, à part l’effet positif sur l’économie cela peut éga-lement être utilisé comme un levier lors des crises. Le soutien à notre pays par ces derniers pourrait être facilité et une meilleure pesée des intérêts serait faite par le pays partenaire pour le choix de son camp puisqu’il aurait ses propres intérêts à défendre.

Je vous remercie pour votre lecture et espère que ces idées ont pu vous intéresser et me porte à votre disposition pour en discuter, les élaborer et les réaliser.

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Mariana GRIGORIAN

Le jour où elle s’est « terminée », on a eu l’impression de se trouver à la dernière page d’une histoire d’horreur, où l’épuisement physique et émotionnel ne permettrait pas de clore le chapitre. Ce jour-là, j’ai senti à la fois le plus grand vide et la plus complète plénitude, lorsque les émotions et les pensées les plus contradictoires, recouvertes d’un sentiment d’impuissance écrasant, ont pris le dessus. Les 44 jours précédents ont été pour la plupart d’entre nous un marathon infernal, ne laissant pas le temps pour planifier ou élaborer une stratégie. Nous avons juste couru en cherchant à compenser le sentiment de culpabilité de ne pas pouvoir nous battre sur la ligne de front.

La douleur de la perte et la frustration de la défaite n’auraient pas pu être plus atroces. Cependant, c’était un choix de ne pas choir, mais plutôt de me voir projetée dans un tunnel avec une lumière au bout. Lorsque notre nation se trouve à l’intersection de la détresse la plus profonde, du risque majeur pour la sécurité nationale, de la perte de vies précieuses trop nombreuses, ayant changé notre histoire et mis en péril notre avenir, c’est à nouveau un choix de se tenir debout en entretenant un rêve. Un rêve de représenter une nation dont la réponse à une telle perte historique ne peut être que la renaissance, plutôt que la défaite.

Si je pouvais seulement souhaiter deux choses à tous ceux qui, à travers le monde, pensent que l’Arménie est la patrie de leur âme, ce seraient un dévouement désintéressé et la volonté de s’accrocher à un rêve. Pour moi, la confiance en nous-mêmes et en ce grand rêve d’une Arménie prospère, associée à une authentique détermination à travailler (et à travailler très dur!) constituent la voie du succès.

Nous échouons parfois à cause d’une obsession de parler, plutôt que de marcher. Et parfois, nous échouons en omettant de visualiser le rêve. Mon rêve aujourd’hui est de participer à la reconstruction d’une nation qui ne soit pas limitée par ses frontières géographiques, qui soit forte (et donc sûre), solide comme un roc, compétitive, ouverte sur le monde et qui assume son histoire convaincante et cohérente à l’échelle mondiale.

Je crois que le voyage vers ce rêve ne peut commencer que si nous nous concentrons sur la force unique de chacun d’entre nous, conjuguée au travail acharné et à une détermination inconditionnelle. Si nous n’y parvenons pas, en évoquant comme excuse un gouvernement peu performant ou le manque d’attention de la part des institutions mondiales, l’impact sera nul, au-delà de la déception personnelle ou de la propagation d’une toxicité mortelle au sein de notre nation.

Et bien que tout cela paraisse assez banal, et je ne suis certainement pas qualifiée pour donner des leçons à qui que ce soit, mon humble appel à nous tous – chercheurs, écrivains, artistes, entrepreneurs, médecins, professeurs, économistes, étudiants, …. – est de nous fixer pour mission de saisir nos forces personnelles, une fois encore, avec un maximum de dévouement, en poursuivant la vision du rêve qui nous attend. Et même si l’on peut considérer la diplomatie ou le lobbying comme l’action centrale dans laquelle la diaspora doit s’engager (et je peux personnellement soutenir cela!), personne ne peut faire grand-chose de manière efficace si l’on n’a pas la capacité, par exemple, de faire du lobbying ou de se transformer en diplomate réel. Il existe de vastes opportunités à saisir et à exploiter avec un dévouement désintéressé et une tolérance zéro à la médiocrité: choisissons celles dans lesquelles nous pouvons exceller!

Les semaines d’après-guerre ont été marquées par le deuil, et l’instabilité émotionnelle en fait naturellement partie; aujourd’hui, on n’a pas le temps pour se détendre ni pour continuer à se laisser emporter par le déluge de négativité et de reproches aveugles. Il est maintenant temps de reconnaître que la guerre n’est pas finie et que cette guerre sera gagnée chaque jour qui passe, chacun d’entre nous mettant son temps, son énergie, ses compétences, ses réseaux et ses poches en jeu et trouvant une réponse à 3 questions simples: Quel est mon rêve? Quel est mon rôle? Quel est mon but pour aujourd’hui?

 (Traduit de l’anglais)

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Manug MALKASIAN

Les jours suivant le cessez-le-feu ont été très intenses en émotions pour moi. A vrai dire, à ce jour, je ne me suis pas accommodé de ce tristement célèbre document humiliant. C’était un honteux acte de capitulation. Malheureusement, ce n’était pas la fin, il a été suivi en janvier par un document extrêmement dangereux qui prévoit l’ouverture des frontières entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan en sachant que ce dernier considère la question du statut de l’Artsakh comme liquidée, retient des centaines de prisonniers de guerre, leur fait subir des tortures et les qualifie de terroristes. Comment pourrait-on ouvrir les frontières avec un tel pays? N’oublions pas que l’Azerbaïdjan et la Turquie considèrent ouvertement Erevan, Syunik, Tavush et Sevan comme des terres azéries. C’est sur ce fond que les deux pays ont tenu récemment des manœuvres militaires conjointes à Kars étant précisé que la dernière guerre a été déclenchée suite aux exercices militaires turco-azéries tenues en Azerbaïdjan. Il faudra les prendre au sérieux. Pendant ce temps, Nikol Pashinyan, s’exprimant depuis la tribune du Conseil national, a justifié la remise de Shushi à l’Azerbaïdjan en soutenant par un détournement de l’histoire que cette ville aurait été azerbaïdjanaise. Je ne sais quoi dire… Aujourd’hui, plus que jamais, l’indépendance et les structures étatiques de l’Arménie sont compromises.

La Diaspora peut faire beaucoup pour aider l’Arménie et l’Artsakh, elle l’a toujours fait. La dernière guerre nous en a fourni la preuve. Mais à quel point son aide a été juste et efficace est une autre question. A mon avis, les relations entre l’Arménie et la Diaspora doivent être revues car actuellement elles sont dé-passées. En ce qui concerne les possibles actions de la Diaspora, je peux citer quelques enjeux de fond que je qualifierais de court, de moyen ou de long terme.

La question la plus importante à régler à court terme concerne les prisonniers de guerre. Les autorités de la République d’Arménie n’ont plus les compétences nécessaires. La Diaspora doit utiliser ses ressources humaines et financières à travers le monde afin qu’une pression soit exercée sur l’Azerbaïdjan par le plus grand nombre de pays possible pour l’obliger à libérer les prisonniers. Malheureusement, nous avons affaire à un Etat tyrannique qui ne comprend que le langage de la force. Les valeurs universelles n’ont pas de place dans ce pays. Le peuple arménien qui a subi un génocide ne doit pas permettre qu’on le tyrannise à nouveau. Il s’agit de notre dignité. Si nous ne réussissons pas, nous serons alors menacés de nouveau.

A moyen terme, il est important de créer un grand centre de réhabilitation en Artsakh ou à Syunik. Après la guerre, des milliers de personnes handicapées en Artsakh ont besoin de prothèses, de réadaptation physique et de soutien psychologique. La plupart sont des jeunes hommes en âge de procréer. S’ils devaient prendre le chemin de l’exode, l’Artsakh se viderait très rapidement de sa population et on sait quel en serait le résultat. Notre communauté peut s’investir dans un tel projet compte tenu du fait que les équipements médicaux suisses sont parmi les meilleurs dans le monde. On pourrait même s’adresser aux autorités suisses.

Il existe un autre enjeu important à moyen terme. Je pense que la Diaspora a maintenant plus que jamais le droit moral de réclamer aux autorités de l’Arménie le droit à une voix. Le programme du gouvernement de Nikol Pashinyan de 2018 prévoyait des amendements législatifs visant enfin l’intégration de la Diaspora dans la gouvernance de l’Arménie. A présent, cela est devenu un impératif. Nous devons admettre qu’aujourd’hui il existe une polarisation politique entre les « nouveaux » et les « anciens ». Par conséquent, la Diaspora pourrait assurer un équilibre si elle a le droit d’élire et d’être élue. Des nouvelles forces issues de la Diaspora, ayant la citoyenneté arménienne, pourraient donner une nouvelle impulsion à la société, lui apporter de nouvelles approches et l’apaiser. L’Arménie doit s’ouvrir à la Diaspora si elle veut être sauvée et devenir puissante. Cela entraînera la promotion des enjeux à long terme tels que le rapatriement, le rétablissement de la confiance de la Diaspora, les investissements financiers et la préservation de l’arménité dans la Diaspora. La transformation de la Diaspora d’une source financière en une ressource humaine est une priorité.

(Traduit de l’arménien)

2021-03-07T19:22:28+01:00 04.03.21|ARMÉNIE & ARTSAKH, COMMUNAUTÉ, GÉNÉRAL, OPINION, SUISSE-ARMÉNIE|

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