LA VILLE DE JERMUK DÉCLARÉE ZONE ÉCOLOGIQUE AVEC INTERDICTION D’Y EXPLOITER DES MINES DE MÉTAUX

(© lragir.am)

Le 18 décembre 2018, le Conseil communal de Jermuk a adopté une résolution déclarant la ville thermale zone écologique et interdisant l’exploitation de mines de métaux dans la commune.

Cette résolution est intervenue suite à une pétition signée par 3000 habitants de Jermuk, adressée au gouvernement d’Arménie ainsi qu’au Conseil communal et au maire de Jermuk. Les signataires de la pétition présentaient leur vision économique sur le développement de leur région et demandaient l’interdiction de toute extraction de métaux et le développement d’une économie verte et respectueuse de l’environnement.

Les signataires de la pétition soulignaient notamment: «En approuvant le projet d’extraction d’or à Amulsar, les gouvernements précédents ont violé notre droit de participer au processus de prise de décisions. Jusqu’en 2016, Jermuk n’était pas reconnue comme une localité affectée par le projet Amulsar. Après 2016, lorsque Jermuk fut finalement reconnue en tant que telle, aucun débat public n’a eu lieu à Jermuk. La société Lydian (Ndlr: la société qui exploite la mine) et les anciens gouvernements arméniens nous ont ignorés. Ils ont essayé de nous induire en erreur ou de nous intimider. Nous demandons au nouveau gouvernement de respecter la volonté du peuple».

Le gouvernement arménien n’a pas encore répondu à ces demandes.

Rappelons que les habitants de Jermuk et des environs bloquent les routes menant au site minier depuis plus de 6 mois et exigent l’arrêt de toute activité liée à l’exploitation minière à Amulsar en raison des risques incontrôlables de contamination des sources d’eau et des terres agricoles de la région.  Les volontaires de la région se relaient pour assurer la surveillance des lieux et empêcher les employés de cette société d’accéder au site. Un nombre de personnes publiques telles que Serj Tankian, Hasmik Papyan, Vardan Petrosyan, Vahé Berberian ou encore Arto Tuncboyaciyan ont exprimé leur soutien aux activistes et à leur combat.

(de la page Facebook de Armenian Environmental Front)

Après la révolution, sur ordre du nouveau gouvernement, l’organisme d’inspection en matière de protection de l’environnement et des ressources minières a effectué des inspections à Amulsar et a découvert des violations qui font l’objet de procédures devant le Tribunal administratif. Par ailleurs, plusieurs procédures intentées par des riverains et des associations écologistes contre Lydian sont toujours en cours devant les tribunaux arméniens. À son tour, Lydian a intenté des pour- suites contre un nombre de citoyens en vue d’obtenir réparation du dommage subi par les blocages. Elle réclame aux manifestants pacifiques USD 80’000 par jour à titre de dédommagement selon son estimation. Elle a également engagé des poursuites pour diffamation contre trois activistes qui auraient porté atteinte à sa réputation en diffusant de fausses données concernant la société.

Entretemps, le gouvernement arménien a commandé une expertise internationale. Le 20 novembre 2018, lors d’une conférence de presse, le Premier ministre par intérim Nikol Pashinyan a déclaré qu’il s’attendait à ce «qu’une décision basée sur l’examen des faits soit prise sur le projet d’Amulsar jusqu’au printemps 2019.»
 
«Les célèbres experts internationaux confirment que nos interrogations à propos de ce projet étaient légitimes. Vous êtes au courant qu’un procès a été intenté dans le cadre du projet d’Amulsar et il y aura une expertise internationale par l’organisation la plus connue. Nous n’épargnerons pas les moyens du budget afin d’obtenir des réponses aux questions soulevées. Cette expertise guidera le Gouvernement arménien dans les mesures à prendre», a t-il précisé en ajoutant que le projet ne serait pas réalisé s’il existait des risques pour les eaux de Sevan et de Jermuk.  Il convient de noter que depuis son lancement en 2014, ce projet controversé bénéficie du lobbying des ambassadeurs de la Grande Bretagne et des États-Unis en Arménie. En effet, le 12 septembre, l’ambassadeur américain Richard Mills et l’ambassadrice britannique Judith Farnworth ont rencontré le Premier ministre Nikol Pashinyan pour discuter de la situation sur le site d’Amulsar. En octobre 2018, lors d’une rencontre organisée par la Chambre américaine de commerce à Erevan, l’ambassadeur Richard Mills, qui s’est exprimé à plusieurs reprises ces derniers mois en faveur de ce projet, a appelé le gouvernement arménien à résoudre la situation rapidement afin de ne pas compromettre l’attractivité de l’Arménie en termes d’investissements étrangers.

Maral SIMSAR

p.s. Pour des informations détaillées sur les développements de cette affaire complexe:

https://www.ecolur.org/ (cliquer sur « Amulsar » dans le menu)

http://www.armecofront.net/

– Page Facebook de Armenian Environmental Front

Sur le même sujet voir:

2019-01-21T17:25:13+01:00 21.01.19|ARMÉNIE & ARTSAKH, GÉNÉRAL|

One Comment

  1. Hugo Schneeberger 30 juin 2019 at 16 h 09 min

    Chers arméniens et arméniennes,
    Ne vous laisser pas manipuler par ces cupides américains et anglais qui n’en on rien à battre de votre qualité de vie. Sauvegardez votre bien-être sur vos terres!

Laisser un commentaire